CHRONIQUES ALBUMS

Puisque nous sommes sur un site consacré au metal, je m’abstiendrais de vous présenter David VINCENT, frontman du groupe mythique de death metal MORBID ANGEL. Je vous parlerais plus volontiers de son épouse Gen. Cette dernière est à l’origine du combo floridien GENITORTURERS fondé au début des années 1990. Le groupe retient surtout l’attention à ses débuts plus pour ses performances scéniques, très inspirées par le fétichisme et le sado masochisme, que pour sa musique. Pourtant le groupe prend de l’ampleur et les prestations de la chanteuse amènent le groupe à figurer plus souvent dans des magazines spécialisés interdits aux mineurs que dans la presse metal. 2010 marque chez nous le retour du combo pour un cinquième album après un « Flesh is the Law » qui remonte déjà à 2003.

Ce « Blackheart Revolution » est à la croisée des chemins. La production est tout bonnement excellente. Le son est précis. Chaque instrument sort avec clarté et puissance. La basse de David VINCENT est bien loin des premiers albums de MORBID ANGEL. Même MARILYN MANSON avec ses derniers albums pourrait en prendre de la graine. On est plus proche de quelque chose comme « Holywood » que « The High End of Low » si on devait comparer cet album à du MARILYN MANSON. Et croyez moi, il y a de quoi comparer les deux formations et pas seulement au niveau de la production. Il n’y a qu’à se pencher sur le titre « Kabangin’ All Night » pour penser à des titres tels que « Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety-Zag » sur « The Golden Age of Grotesque » dans la discographie du révérend. C’est donc une forme de rock industriel assez facile d’accès dans lequel évolue GENITORTURERS, vous l’aurez compris. Nous ne sommes pas face à une production underground ni même expérimentale.

GENITORTURERS aime les mélanges de style ce qui apporte une variété de morceaux sur l’album. Ainsi, « Revolution », le titre d’ouverture est marqué par une rythmique des plus binaires sur les couplets. On pense volontiers à MINISTRY, le son distordu à souhait en moins. C’est une bonne manière de poser un riff puissant qui prend tout de suite l’auditeur, l’incitant presque à lever le poing au dessus de sa tête. Ce morceau est très certainement très prisé lors des concerts, parfaitement taillé pour ouvrir un show. Si « Kabangin’ All Night » et « Devil in a bottle » ne présente pas beaucoup de surprise mais une énergie digne d’un WHITE ZOMBIE, époque « Astro Creep 2000 », on découvre un aspect plus mélancolique sur « Falling Stars ». On n’est pas loin de se dire que l’on pourrait entendre ce morceau passer à la radio. « Confessions of a Blackheart » se veut plus électronique et beaucoup plus sombre. C’est un autre aspect de ce type de groupe que l’on ne peut ignorer. Là aussi on retrouve une technique de syncopes dans le chant qui rappèlent les grandes heures de MARILYN MANSON. Le mélange des différentes voix dégage une certaine forme de sensualité qui sera contredite par bon nombre de biens pensants, ou de gens normaux quoi ! Pourtant, il y a de la sensualité dans ce morceau, c’est clair. MADONNA n’est pas si loin. Bon, il y en a déjà beaucoup moins dans un titre comme « Cum Junkie ». Je vous passe la traduction, vous la trouverez facilement sur internet. Vérifiez juste votre majorité auparavant. Ce titre est encore une fois un bon mélange de rock et d’électronique très énergique.

Si on met de côté les aspects provocateurs du combo, on obtient un demi GENITORTURERS. Pourquoi s’en passer alors ? La musique est bonne. Le groupe remplit très bien sa part du marché en proposant une musique de très bonne qualité. Il y a de quoi satisfaire pas mal d’auditeurs et pas que dans une seule catégorie. Bon, c’est prometteur tout ça, il n’y a pas une tournée de programmée en France par hasard ?