CHRONIQUES ALBUMS

Les compagnons de route de CULT OF LUNA reviennent en 2009 avec un album éponyme. D’ailleurs, ne cherchez pas forcément des titres pour les morceaux ou les albums du groupe car il n’y en a pas vraiment. Le combo suédois préfère les dates de sortie et nommer les pistes par parties de disque que de donner des noms. Depuis que SWITCHBLADE a vu le jour durant l’hiver 1997, il serait d’ailleurs plus juste de dire que le groupe est né par une longue nuit d’hiver, il s’agit de son cinquième album. Cependant, sa discographie comprend un bon nombre de singles et de split CD notamment avec CULT OF LUNA.

Ce nouvel opus se présente sous la forme de 3 pistes réparties sur une durée totale avoisinant la cinquantaine de minutes. Joués à un tempo normal, les titres n’auraient pas dépassé les 5 minutes si je peux me permettre d’ironiser quelque peu. En effet, les tempos sont extrêmement lents. Si les débuts orientaient le groupe sur une vague hardcore, c’est dorénavant l’extrême inverse. Même CULT OF LUNA ne peut rivaliser sur les tempos. On se rapproche plus du drone, de la vague post core que du doom metal. Cela rend le tout assez difficile d’accès pour un auditeur moyen. Si certains groupes arrivent à garder des notions de groove, ici, on est vraiment face à de la musique hypnotique dans laquelle la batterie martèle un tempo tellement lent que l’on est presque surpris d’entendre les coups de batteries arriver. Par ailleurs, le tout est aussi homogène qu’une bande originale de film. On est contraint de se confronter à une ambiance qui nous emporte forcément. Autant la rapidité du death ou du black metal nous emporte vers quelque chose autant la lenteur dégage une énergie beaucoup plus pesante. Et pour le coup, je dirais même qu’il y a beaucoup plus d’intensité chez SWITCHBLADE que chez CANNIBAL CORPSE.

SWITCHBLADE n’est pas un groupe que l’on doit décrire mais que l’on doit écouter. C’est une expérience au même titre que CULT OF LUNA ou NEUROSIS. C’est un univers totalement à part dans le monde du metal, voir extérieur au metal. C’est une musique qui s’apprécie d’un point de vue spirituel tout comme une musique « primitive ». On peut disserter sur la lenteur, le son, la production mais ce serait aussi passer à côté de ses aspects les plus organiques. On est face à quelque chose d’extrême qui en appelle plus à la sensation que des techniques musicales habituelles.