CHRONIQUES ALBUMS

KILO, vous savez le quatuor Angevin de Noise/Hardcore qui nous avait interpellé il y a quelques mois avec son MCD « Front Kick », revient avec sous le bras cette fois-çi son premier album « Lock The Dogs Out ». Nous allons donc pouvoir essayer de décortiquer la musique de cette formation avec 11 titres au menu, du consistant en somme.

Leur post/hardcore développé dans leur premier enregistrement ne semblait pas tout à fait abouti, il y avait des idées mais le tout semblait encore un peu « jeune », style peloton de ficelle dont on ne trouvait pas le bout, trop court aussi pour se faire une idée bien précise de la démarche.
Cette fois « Lock The Dogs Out » semble tenir ses promesses et à force d’écoutes j’ai pu dérouler la ficelle de leurs compositions où l’on s’égare quand même quelques fois. Avant toute choses je dirai que les envois sont un peu lancinants sur la longueur et j’ai remarqué la production qui aurait dû être plus pointue pour cette avalanche de sonorités parfois confuse. Mais après tout c’est peut-être voulu pour donner un côté « dirty » aux morceaux.
On pourrait en prenant les choses à l’envers, dire que la musique de KILO se situe quelque part entre NEUROSIS et QUEEN OF THE STONE AGE, entre KILLING JOKE et MÖTORHEAD. Mais ce serait trop facile et la chronique serait trop brève forcément. Alors on va dire que j’ai apprécié dans cet album le gros travail effectué au niveau des voix, déchirées, claires et plaintives, doublées ou chuchotées. Les duels chant-batterie avec guitare en « mouche du coche » sur des riffs malsains à la touche froide et indus. En fait beaucoup de choses entrent dans la composition des titres, un peu de son seventies, du stoner aussi, du calme et des débordements furieux, arrachés et dérangés avec cette folie répétitive entretenue tout au long de l’enregistrement.
KILO en fait des tonnes et brouille les pistes, il s’amuse avec nos neurones qui sont mises à rude épreuve pendant presque une heure où l’on réfléchi, où l’on recherche des sonorités connues et inconnues distillées notamment par une batterie inventive et une basse se prenant pour une six cords vagabonde. Le chemin emprunté par le groupe est tortueux et torturé car il a même puisé dans les eaux dépressives de l’émocore et du grunge à la ALICE IN CHAINS.

KILO tient donc le bon bout (de la ficelle) et met progressivement ses idées en place mêmes si nous avons parfois l’impression d’une certaine confusion. La chrysalide ne demande qu’à devenir papillon mais pour cela il faudra peut-être encore attendre de nouvelles compositions pour confirmer. Pour l’instant je vous recommande fortement l’écoute de « Lock The Dogs Out » qui vaut largement le détour. Alors si vous êtes attirés par une certaine aventure musicale, laissez-vous tenter vous ne le regretterez pas.