CHRONIQUES ALBUMS

Troll. Rien que ce nom pourrait vous faire frémir. Car ce groupe porté de main de maitre par Nagash (Dimmu Borgir, Covenant) nous revient enfin, avec une nouvelle formation et une nouvelle envie d’en découdre en cette nouvelle année 2010. Le groupe - crée en 1992 en Norvege – s’était mis en stand by de 1996 à 2000 (le fondateur s’étant adonné à des infidélités musicales) puis avait revu le jour et il a fallu attendre huit années pour que le tout mûrisse, qu’un véritable groupe se forme et que « Neo-Satanic Supremacy » voit enfin le jour sur un label pour le moins saugrenu pour le style « brutal black metal » : Napalm records ! Serait-ce le meilleur groupe que le label n’ait signé ces derniers mois ?

Sans nul doute. TROLL ? ce n’est ni du viking, ni du folk. C’est bel et bien du black metal, entre Gorgoroth (pour le coté rapide et violent) et Gloomy grim (pour les ambiances dark/sympho). Toutes croix renversées dehors, le combo nordique affiche religieusement la couleur sombre et nihiliste. Le multi instrumentiste Lex icon n’a en rien perdu dans les vocaux, avec une rage et une haine époustouflante. Le synthé joue un rôle primordial dans cet opus, et ce même si il ne prend pas toujours le dessus. Il est là essentiellement pour insuffler une ambiance mortuaire, avec notamment ces petites notes de piano sorties d’outre tombe. Le tempo est carrément rapide et m’a bluffé, et bien évidement change souvent de rythme pour tomber parfois dans des lourdeurs et des bas fonds abyssaux. En réalité, même si l’opus n’est ni original, ni « phénoménal » en soit, il reste une pièce majeure apportée au style black sympho, bien plus intéressant par exemple que les derniers Dimmu borgir (car plus puissant et sombre). Et si le black en règle générale a viré plus groovy et rock’n roll ces derniers temps, on nous rappelle avec insistance ici que d’autres courants ne sont pas morts.

Donc un grand merci à TROLL pour remettre un peu ce mouvement au gout du jour avec un album sans faille, captivant de bout en bout et osons le dire « mélodique » malgré le maelstrom dans lequel nous sommes plongés. Un grand merci également à Napalm pour avoir eu le nez fin cette fois ci, et en espérant que tous les amateurs de black sympho vont s’empaler sur cet album qui non seulement est une œuvre majeure, mais tournera en boucle sur votre platine pendant quelques mois, je peux vous l’assurer.
Du grand art.