CHRONIQUES ALBUMS

Un véritable gouffre s'est ouvert sous les pieds des groupes de métal symphonique, les hurlements des moins vifs d'entre eux résonnent encore dans leur chute sans fin vers les profondeurs du néant. Mais bien cramponné aux racines de la paroi, Elis remonte et ne s'avoue pas vaincu pour déposer sur la terre ferme son quatrième album « Catharsis ». Quand à savoir si l'album est accueilli par des villageois enthousiastes ou par les fusils des chasseurs de tête de chanteuses, ceci est une autre histoire.

Le groupe a t il su mettre à profit les trois ans de réflexion séparant « Catharsis » de son prédécesseur « Griefshire »? ce ne sont en tous cas pas les innovations sonores (inexistantes) qui feront tomber les auditeurs de leurs chaises. Elis fait simplement ce qu'il sait faire : un métal des plus classique. Le quintet peut se féliciter d'avoir dans ses rangs une chanteuse qui a elle seule tient à bout de bras un disque souvent à la limite de la rupture (à entendre sur le surprenant « Morning Star »). Avec un batteur en pleine débâcle et une rythmique coincée par la rouille, restent donc les vocaux pour relever le niveau; et à l'écoute des growl masculin, beaucoup se feront du soucis pour la santé d'une vocaliste qui décidément, doit lutter et faire preuve de tout son talent. Et là, rien à redire du coté des parties féminines, justes et maitrisées, parfois mal servies par des effets de micros accessoires au détriment de la pureté. Le traditionnel jeu de contraste obscurité/lumière, puissance/douceur est une nouvelle » fois mis à l'honneur...mais dans une époque où le disque lutte face au mp3 et où les progrès technologiques permettent la création plus rapide de disque au son de qualité, un groupe peut il uniquement se cantonner au « traditionnel »?

Elis jouit en tous cas d'une production taillée sur mesure, mais achevant de recouvrir les compositions déjà simples d'un joli vernis bien lisse. Petite note plus réjouissante sur les textes chantés en allemand qui passent très bien et qui produisent leur petit effet (« Das Kleine Ungeheuer »). Avertissement final : « Catharsis » n'est en aucun cas une nullité profonde à destiner directement à la poubelle et l'entendre n'est en aucun cas ni détestable, ni douloureux. Certains seront sans problème charmés par les délicates vocalises d'Elis, mais il paraît difficile de réellement s'enthousiasmer pour un disque perdant déjà de son intérêt au fil de son écoute.