CHRONIQUES ALBUMS

ILS sont parmis nous ! Les évadés de la zone 51 ont été retrouvé en République Tchèque après une cavale de près de 10 ans. « Communitas (Deconstructing the order )»? le titre n'aurait pas pu être mieux trouvé pour décrire une œuvre aux passages proches de l'indescriptible...au chaos agencé...à la déconstruction construite...en clair, où toutes les idées sont exprimées librement sans contraintes.

Pour leur deuxième réalisation longue durée, le duo de sorciers fous composant Oblomov n'y va effectivement pas avec le dos de la cuillère concernant les mélanges sonores. Le principe de composition est simple : mettre dans le chaudron absolument toutes les idées possibles et imaginables. Le sens expérimental prend alors une autre dimension : l'utilisation de sonorités et d'instruments inhabituels dans des titres comportant tous les éléments traditionnels du black (avec ses blast, ses guitares typiques : « Masquerade »), ou du death metal (riffs caractéristique, coupures de rythme). « Communitas » pourrait alors paraître comme un album black/death des plus classiques, les structures empruntées à ces deux styles musicaux étant des plus reconnaissables, mais voilà avec une harpe en introduction, un guimbarde en arrière plan, une ligne de saxophone et des voix délirantes façon grotesque en second plan, il ne faut pas longtemps pour se rendre compte que la folie des deux musiciens va vraiment très loin.
Une ouverture en orgue, un enchainement par une trompe épique puis des mélodies aux flutes (« Wings of the silver Drake »), une transition ambiant avec percussion, un retour sur des cuivres mêlés aux blast, aviez vous déjà pris le thé en compagnie du chapelier fou? Il règne sur « Communitas » une ambiance de mascarade infernale, ou de carnaval psychotique en communion avec une forte consonance épique (« Jeke mongol Ulus »). Et c'est reparti avec un mélange rythmique/sax/guimbarde avec un zeste de digeridoo avec une transition de musique électronique histoire de faire varier les plaisirs.
L'album en effet est truffé de pistes plus courtes rappelant l'esprit dérangé de DVAR, sortes de petites récréations sonores entre titres à blast.
Indigeste? Loin de là, puisque la structure de base demeure commune, seuls les instruments diffèrent, même si le résultat étonnant pour ne pas dire « bizarre » donne souvent l'impression que les musiciens ont complètement craqué.

Mélange entre traditionnel et coté totalement déjanté, Oblomov ose et bouscule, livrant un album multifacette étrange et atypique. Reste à savoir quel sera le distributeur qui prendra le risque de placer « Communitas » dans ses bacs ? Les plus curieux devront certainement contacter directement le label Tchèque pour pouvoir le découvrir, avec après l'écoute l'envie irrépressible d'aller forniquer avec un lapin blanc, un entonnoir sur la tête...quoi de plus naturel?