CHRONIQUES ALBUMS

Vous avez fatalement entendu parler de NESSERIA, hardcore-métal, qui depuis 2004 ravage les salles de concert (plus de 100 tout de même), en France mais aussi en Europe et au Japon, svp. Jusqu'à ce jour le quatuor Français n'avait sorti que des split/CDs, quatre je crois, après une première démo 3 titres au début de l'aventure. En cette année 2009, le groupe nous gratifie de son premier album studio intitulé tout simplement « Nesseria ».

Que d'évolution, dans le bon sens du terme, depuis les débuts aux relents nu-métal. Maintenant Nesseria semble avoir trouvé sa voie et un son personnel obtenu à la force du poignet avec justement des prestations scéniques remarquables et remarquées. Du coup les 10 titres offerts par leur galette semblent taillés pour le « live », titres courts ne dépassant pas les trois minutes. Urgence, envie de tout déchirer partout où il passe le groupe assure. Déjà l'artwork de la pochette nous avait indiqué le terrain de jeu et le contenu textuel. Oui, ces textes ont la rage au ventre, on nous envoie en Français des messages criants de vérité sur certaines dérives de notre société. Alors tout y passe, ou presque, désastres liés au nucléaire, extrémisme religieux, saloperies du « business », etc ... Tous ces propos sont envoyés dans l'urgence bien sûr avec un certain métalcore sans compromis où domine une vitesse d'exécution infaillible, rythmique en accélération permanente, dissonance, climat virulent et « vicelard » dans les envois. Toute cette mise en place est dominée par un frontman qui vomit littéralement ses textes en aboyant comme un chien enragé.
Je ne puis m'empêcher de situer ce déluge verbal et musical entre CONVERGE, KICKBACK et INTEGRITY, tout cela pour donner une idée de la « chose » à tous ceux qui ne connaissent pas encore ces coreux Orléanais enragés et engagés. Les compositions de ce premier album sont loin d'être répétitives, le combo ménage toujours des passages lourds, très lourds où la noirceur ressentie me fait penser à du CELTIC FROST (« Monotheist »), pourquoi pas.
Arme de destruction massive, Nesseria dérange notre cerveau remplit de certitudes et perturbe notre estomac pré-digéré, musique monstrueusement efficace, textes qui arrachent, violence malsaine incontrôlée qui interpelle, nous ressortons tout essoufflés de cette écoute d'un album qui est tout à fait réussi dans sa démarche avec un bon son et une bonne production en prime.
Voilà, je vous ai tout dis ou presque sur le ressenti après plusieurs auditions et je n'ai qu'un conseil à vous donner, à vous les amateurs d'agressions violentes d'un certain hardcore/metal/punk au relents indus, procurez-vous vite cette rondelle subversive qui sortira bientôt.