CHRONIQUES ALBUMS

Depuis 2000, AqME n’en est pas à sa première galette,et loin s’en faut. Alors après 1 Ep, 3 albums studio et un live, revoici de nouveau notre bande de trublions hexagonaux. L’histoire du groupe ayant été marquée récemment par un changement de line-up (Ben ayant cédé sa place de guitariste au nouvel arrivé Julien Hekking), doit-on considérer que ce dernier a été bénéfique pour le groupe ? Assurément oui, tant les compositions s’en trouvent de toute évidence boostées.

Le style, résolument metalcore pour cet opus, est en effet plus punchy, plus rentre-dedans. La mélancolie est constamment présente au fil des 12 titres que composent cet album, mais celle-ci s’avère moins contenue et est, cette fois, beaucoup plus livrée de manière frontale à l’auditeur. J’en veux pour preuve le chant clair et calme qui commence « Noël Noir », et qui, peu à peu, monte en puissance pour atteindre son paroxysme, tout en hargne exprimée. En un mot : puissant !
Mais ce titre n’est pas la seule pépite que recèle le CD. Entre d’excellentes mélodies mélancoliques (« Tout le monde est malheureux », « Stadium Complex », « Le Chaos »),de réelles prises de risque (« Vivre à nouveau » et son morceau sans batterie, « Uppe Pa Berget » totalement acoustique) et des morceaux plus classiques dans le style, mais néanmoins efficaces (« «Le Culte du Rien » est un tube, rien de moins !) , l’album s’écoute avec plaisir et devrait faire ses preuves sur scène sans aucun doute,….enfin…. si tant est qu’on arrive à faire abstraction des paroles…ben oui, c’est bien là le hic …
Aqme, si vous me lisez, vous qui avez fait le choix, ô combien louable et respectable, de défendre notre belle et riche langue française sur cette musique qui nous tient tant à cœur à tous, j’implore votre pitié et pousse par là-même un cri solennel : Laissez à Nicola Sirkis le soin de gratifier ses propres compos de ses paroles consternantes, et surtout, surtout, ne suivez pas son chemin, même si c’est votre copain (en 2003, Aqme participe au Xfestival du susnommé individu ; en 2005, Aqme et Indochine enregistrent un duo). Cela nuit trop à vos compos,en général de fort belle facture au demeurant. Je refuse de croire qu’en 2009, Aqme rime avec Acné. Alors allons de l’avant, les gars (et la fille). Oui, le monde dans lequel nous évoluons est complètement gangréné, mais disons-le autrement, de manière plus mature, non ?

On pourra peut-être reprocher à ce disque de n’avoir rien inventé, mais en tous cas,si Aqme persévère dans cette veine plus agressive et lâche enfin pour de bon son côté « Ado en pleine crise, si tu m’écoutes, je suis là pour toi », on aura alors affaire à une formation solide et inspirée.