CHRONIQUES ALBUMS

Quoique l'on puisse penser du label aujourd'hui, Magna carta a quand même fait beaucoup pour le metal/rock progressif depuis sa création en 1989. Une jolie brochette d'albums cultes sont même sortis de ses tiroirs (Shadow gallery, Liquid tension experiment, Magellan entre autres). Aujourd'hui le label semble se reposer un peu trop sur ses acquis et abreuve (inonde?) le monde de compilations et autres « prime cuts » de ses artistes fétiches. Tenter de capitaliser sur ses artistes reconnus est louable en ces temps de crise, mais où est la limite?

Ce fois, c'est « Prog around the world » qui débarque dans les bacs. Pas moins de 12 groupes/artistes/boeufs entre potes offrant un panorama géographique plus ou moins exhaustif du catalogue du label. Des États unis à la Hongrie, en passant par la suède et Israël, avec même les frenchies d'Anthropia, Magna carta ratisse large, mais au final, ça ne reste qu'un argument marketing. Et pour les compils, c'est comme partout, y a les pros et les antis, écoutons donc les réactions de deux afficionados du prog, Gégé et Marcel qui ont chacun un avis bien tranché sur le jambon.

Gégé, 37 ans, boucher: « Les compils Magna carta, c'est trop cool. Grâce à ça on peut soit connaître un artiste sous d'autres facettes que celles qu'on connait déjà (les « prime cuts ») soit on découvre pleins de nouveaux groupes sur une même galette. Et ici on est servis! Y a du beau monde sur ce disque, et un peu pour tous les goûts. L'alternance titre avec chant et instrumentaux est bien trouvé, ça permet de varier les plaisirs. On a certes pas mal de choses agréables mais convenues qui s'orientent heavy prog mélodique (Age of nemesis, Derdian) et du guitar hero qui se la pète (Martone). Mais on a quand même droit à un joli panel de titres particulièrement réussi, en particulier Ozric tentacles et son ambiance 70's, Ethan Brosh en shredder tout en feeling ou la fraicheur d'Anthropia. Le reste est plus commun mais toujours de qualité. Attardez vous sur le niveau technique et sur le son de chaque titre et vous m'en direz des nouvelles. Magna carta a vraiment un joli catalogue. Moi je prends!

Marcel, 41 ans, charcutier: « Franchement, ras la casquette des compils Magna carta. Quel intérêt de rassembler un seul titre de chaque groupe sur un Cd alors qu'on peut en écouter au moins 4 fois plus rien que sur leurs sites officiels? On est pas des vaches à lait! Et puis pour nous sortir des clones de Dream theater ou Stratovarius (Khallice, Derdian) ou du shred hermétique (Martone), c'est bon, hein! Je parle même pas du ratage Liquid trio experiment qui n'aurait jamais dû sortir du studio. Et puis de toute façon, ce n'est pas sur un malheureux titre qu'on peut se faire une opinion, on ne sait même pas si le label à chois un titre représentatif. Heureusement, y a le prog psyché/ambiant de Ozric tentacles, un Anthropia particulièrement bien construit et inspiré et le final jouissif bien speed/thrash de Ole frenning et Christofer Malmstrom qui relèvent la sauce mais c'est tout! Non merci pour moi... »

Un partout, balle au centre. Pas vraiment moyen de départager nos deux témoignages, un 5/10 serait donc de mise. Mais il est vrai que si l'intérêt est fortement limité, la qualité est au rendez vous (à part le Liquid trio déprimant) et j'ai plutôt apprécié l'écoute de ce disque et découvert de forts sympathiques combos. Petit tour de passe passe subjectif et ce sera 6,5/10. A vous de juger.