CHRONIQUES ALBUMS

Pour beaucoup de gens (je ne nomme personne), le grind c'est avant tout du bruit avec une démarche « scato », sang pour sang gore, « sexo-dégueulasse », avec des cris de brontosaure en rut. Mais quelquefois un coup de feu dans un bouquet de fleurs vient nous surprendre dans un paysage anarcho/punk destructeur d'idées reçues. Aujourd'hui c'est NOLENTIA, trio originaire du Sud de la France qui nous cloue sur place avec son premier album « One Loud Noise And It's Gone », 14 titres de bruitages divers et variés. Leur première démo de 2008 « Sell Your Soul To Grind' n' roll », aux allures de CD avec ses 6 titres, nous avait déjà mis la puce à l'oreille, alors l'arrivée de l'album dans notre mange-disques cet automne 2009 est plus qu'attendue fatalement afin de suivre les aventures perverses de ces terroristes du grind.

Deux précautions valent mieux qu'une, alors avant d'appuyer sur la touche « play », il faut bien se calfeutrer dans son salon, fermer les volets et se préparer mentalement, car l'envoi risque de tout détruire « at home ». En effet, c'est ce que je craignais, le trio ne s'est pas calmé loin de là et s'est surtout amélioré pour nous prendre à la gorge dès les premiers titres qui sont destructifs mais aussi constructifs ne vous y trompez pas. Pendant les 34 minutes d'enregistrement sur le Cd, j'ai retrouvé en fait tout ce que j'adore dans cette musique « qui fait du bruit ». Des guitares organiques déstructurées à l'occasion , poly-rytmiques et inventives dans les riffs « rasoir double lame » qui vous taillent les veines du cerveau, et aussi cette batterie « travaux publics » qui se dispute le fond de roulement avec une basse efficace et ronronnante. Et ces voix qui oscillent entre celle de L-G Petrov 5ENTOMBED) pour les parties éraillées et sales d'une part, et de l'autre avec ces cris punk/crust/post-core. Ces voix poursuivies par des envois d'ultra-sons binaires d'où l'adjectif grind'n'roll qui est tout à fait d'actualité dans cette aventure speed-metal-sludge ravageuse qui vous remonte les tripes de façon redoutable et jouissive.
Comme vous l'aurez compris, je suis resté collé au plafond pendant encore un bon moment après l'écoute en boucle de cette galette extrême qui a été préparée avec soin et intelligence en mélangeant avec originalité des ingrédients particuliers de grind/death/core/punk/, et même doom et noise.
Pour ne rien gâcher le groupe a eu la bonne idée encore une fois de donner un son crade/live à ces 14 brûlots en conservant une production ou aucun instrument n'est mis en retrait ou en avant, idéal dans le style pour moi.

Bien, assez de bla-bla pour cette chronique qui mérite largement un bon coup de coeur évidemment. Je m'en retourne de ce pas dans la chambre d'écoute pour reprendre une dose de violence extrémiste incontrôlée car on est accroc ou pas, n'est-ce pas ? Vous allez me dire que mon propos n'est pas objectif, peut-être, mais en attendant allez donc écouter « One Loud Noise And It's Gone » et l'on en reparlera ensuite.