CHRONIQUES ALBUMS

Depuis 2002 et l’excellent « Sons of Nothern Darkness », IMMORTAL n’était pas retourné en studio. C’était même pire que ça puisque le groupe avait même décidé d’arrêter sa carrière. Mais étrangement, le groupe s’est remis à faire quelques concerts, à l’instar de leurs compatriotes de EMPEROR. IMMORTAL ne s’est pas fait oublié, c’est même tout le contraire. Le trio a pris une dimension tout autre. Il est passé de statut de référence à groupe de légende. C’est même quasiment le seul groupe à continuer à porter le flambeau du black metal des années 90. C’est vrai au fond, quand on écoute MAYHEM aujourd’hui, on regrette leurs glorieuses années. Et que dire de EMPEROR, ENSLAVED, DIMMU BORGIR et son black metal lissé à souhait ? Non, il n’en reste vraiment qu’un capable de faire le lien entre le passé et le présent et il s’agit bien de IMMORTAL.

Ce nouvel album, « All Shall Fall », j’espère qu’à l’heure où j’écris ces lignes, vous vous l’êtes déjà procuré et que vous l’écoutez en boucle. Non ? Pas encore ? Alors vous ne savez pas ce que vous êtes en train de rater. C’est la suite impeccable des trois derniers « At The Heart of Winter », « Damned In Black » et « Sons Of Nothern Darkness ». D’ailleurs, pour ne pas déroger à la règle, IMMORTAL est retourné aux fameux ABYSS STUDIO en compagnie de Peter TAGTGREN. La production est donc assez proche de ce qu’on avait déjà pu entendre sur les albums précédents.

Les trois premiers titres « All Shall Fall », « The Rise Of Darkness » et « Hordes Of War” sont sur la lignée des morceaux rapides du groupe. On oscille entre le thrash et le black metal au niveau musical. Même si Horgh à la batterie place quelques blast beat, ce n’est pas son style permanent. Son jeu reste très proche de ce qu’il fait dans HYPOCRISY. Il reste juste sans en faire trop. C’est sûrement pour ça qu’on l’apprécie. Bien entendu, la voix d’Abbath fait le reste. Cette voix si particulière que même lorsqu’il officie dans un groupe, I par exemple, on ne peut s’empêcher de penser à IMMORTAL. C’est la pièce maîtresse du groupe, si on exclut Demonaz puisque ses apparitions ne font malheureusement plus partie du strict niveau musical du groupe. Bref, la sauce prend vite. Tellement vite d’ailleurs qu’on a l’impression que « Sons Of Nothern Darkness » n’est pas si vieux que ça au final. Mais comme toujours, IMMORTAL sait placer de très bons morceaux en milieu et en fin d’albums. « Norden On Fire » en est le parfait exemple. Après une courte introduction en guitare claire, on plonge dans le véritable univers épique d’IMMORTAL. C’est sur ce genre de morceau que le groupe a de quoi mettre tout le monde d’accord. Cela fonctionne comme de véritables hymnes. Il n’y a qu’à se remémorer « blashirk » et toute la période de « At The Heart Of Winter » pour bien se figurer à quoi ressemble un tel morceau. Tout en puissance ! Mais en fait, y a-t-il quelque chose à jeter sur cet album ? Bien, je le concède. Personnellement, je trouve que l’album prend une ampleur et une toute autre dimension avec « Norden On Fire », « Artic Swarn », « Mounth North » et « Unearthly Kingdom. » Je trouve ces quatre morceaux supérieurs au trois premiers parce que plus lents, plus profonds et plus ambitieux. Mais finalement, je me dis que ainsi faite, la track list est parfaite dans la mesure où une fois l’entrée en matière passée, on n’a plus qu’à profiter du meilleur de ce que le groupe a ancore à nous montrer aujourd’hui.

Véritable retour inespéré de ce groupe mythique et quelle réussite ! Mais qu’est-ce que cela risque d’être frustrant de ne pas pouvoir en profiter sur une tournée. Le groupe a dit qu’il préfèrerait jouer sur des gros festivals avec un show exceptionnel. Bien bien bien… Mais quand même, il n’y aurait pas quelqu’un en mesure de les convaincre de revenir aussi dans des plus petites salles histoire d’en faire profiter tout le monde ?