CHRONIQUES ALBUMS

Amis amateurs de black métal, de mélodies, d'électronique et de mélanges originaux, voici un groupe peu connu de nos contrées, pour le moment : Illidiance, tout droit venu du fin fond de la Russie.
Formé en 2004, ce combo donne dans le Black Metal Symphonique, mais aussi dans l'électronique et le Cyber. Son premier album, "Insane Mytheries to Demise" date de 2005, et les Illidiance nous proposent aujourd'hui "Nexaeon", beaucoup plus symphonique qu'électronique. Les quatre musiciens sont ultra-lookés et l'artwork très soigné, on part donc sur un bon a priori en insérant la galette dans le lecteur CD.

Les premières des qualités de "Nexaon" sont la production et le son, plutôt bons, ce qui n'est pas forcément évident dans le Black Metal, d'autant plus que le disque vient d'un petit label russe peu connu. Le premier titre éponyme de l'album est très symphonique et nous rappelle un peu Dimmu Borgir, avec ses passages de grosses doubles pédales, ses voix claires transcendantes aux refrains, ses couplets vociférés et sa fin instrumentale dirigée par les claviers du chanteur, Syrex. Mike Sockor, le batteur, se lâche complètement sur l'intro et les refrains de la piste suivante, "Bleed for Delivrance", démontrant une grande habilité dans la double pédale et un très bon niveau technique. Les voix claires, au milieu du morceau et dans le passage plus calme qui suit, apporte un véritable souffle, avant de reprendre dans la batterie à gogo et le bon Black comme on l'aime. Terriblement efficace. Le morceau se termine là, de façon très symphonique, on adhère complètement. "A Cold Day In Hell" est un peu plus électronique et on entend des claviers tout au long du titre, qui ne comporte aucune voix claire, mais toujours des mélodies discrètes et efficaces. "Chaoticon Nomads" et ses excellents claviers suivent le même schéma. "Paranormal Activity" dégage une ambiance des plus Black Metal, mais laisse entendre des voix claires en second plan et des break mélodiques et aériens. On a une fois de plus la démonstration de tout le talent et la dextérité du batteur. Le titre suivant est, lui aussi, très Black Metal, avec son intro, dans laquelle le chant ressemble à une incantation, suivie d'un gros blast, et les ambiances dégagées par les claviers en second plan. La dernière piste, "Spiral Galaxy NGC 1309", est une instrumentale légère qui permet de terminer en douceur, mais qui, par l'ambiance qu'elle dégage, ne dépareille aucunement dans l'album.


"Nexaeon" est un album intéressant et plein de surprises. Là où on s'attend à du Cyber à la vue du Myspace, on découvre du Black Symphonique à la fois conventionnel et très original à l'écoute de la galette, pleine d'ambiances et de mélodies, sans clichés musicaux. Lorsque l'on écoute la démo, "Synthetic Breed", sortie après cet album (et en écoute intégrale sur leur Myspace), on a du mal à croire qu'il s'agisse du même groupe, puisque ces quatre morceaux à l'excellente production donnent beaucoup plus dans l'électronique que dans le symphonique. Ce combo russe a de nombreuses facettes et il serait dommage, selon mon humble avis, de ne pas le découvrir.