CHRONIQUES ALBUMS

Le monde de l'électro aura fait un grand pas esthétique le jour où les musiciens arrêteront de se badigeonner les paupières de crayons khôl à la façon de chouettes malades. La grand mère de Nicky Sixx avait d'ailleurs réagi de la même façon face à ses choucroutes permanentées...autres temps, autres mœurs...Mais après tout, au diable les remarques rétrogrades! Vive la décadence, vive le maquillage qui fait flipper les vieux, vive Dope Stars Inc!

A y regarder de plus près, la comparaison avec un groupe de glam n'est peut être pas si anodine, même si musicalement, Dope Stars Inc s'engage sur une route résolument plus moderne, cheminant sur un métal électro saturé de samples et de synthés à raviver l'éclat de notre Jean Michel Jarre national. Après un rapide coup d'oeil, « 21st century slave » semble prendre la direction d'un Deathstars, mais pas uniquement puisque sous ces travers de grosses guitares, Dope star Inc possède une large connotation très rock n' roll qui lui permet de se différencier du gros son unilatéral souvent déjà entendu.
Ainsi, en plus des tubes électro punk (« 21st century slave ») viennent s'ajouter des titres aux inspirations plus variées aux bonnes doses de groove (« Digital warriors »). Bien sûr, le résultat est kitch à en mourir, (« When I see you smile » et ses chœurs façon années 80 sans oublier la ballade « It's for you »), tout comme la technique de composition et de réalisation se montrent rapidement assez primaires, mais le pire, c'est que ça marche. Bien sûr, ce troisième album ne sera certainement pas le disque de l'année, mais Dope Stars Inc en demande t il autant? A de nombreux moments, la musique des italiens soulèvent des sourires, non pas moqueurs mais plutôt amusés, mais n'est il pas non plus agréable parfois de se passer un disque qui ne nécessite pas forcément de longues séances de réflexion et d'analyse? La « cyber-rebellion » se déguste ici avec le même degré savoureux qu'un film d'action de Wesley Snipes.

Bien entendu, 21st century slave se destine à un public averti, aimant Deathstars ou encore Zeromancer, sous peine de se faire caillasser vigoureusement mais une chose est sûre, le mélange métal/electro/rock avec une touche d'industriel (« Omegadrones ») n'a pas à faire rougir le groupe de honte face aux références citées en comparaison précédemment. En résumé, voilà de quoi se faire s'agiter les bras et les têtes aux lèvres piercées dans les prochains concerts.