CHRONIQUES ALBUMS

Le Métal des pays de l’Est n’est pas forcement ce qui est le plus connu chez nous, hormis quelques fers de lance polonais tels que VADER ou BEHEMOTH. OPITZ, lui vient de République Tchèque. Avec ce premier album intitulé « Globalni orgie –striktni protokol », ces derniers nous délivrent un album de Grindcore/death-métal intéressant, quoique sclérosé par quelques éléments.

La qualité première est indéniablement ce côté barré. Pas au niveau de la musique, pas assez technique pour être véritablement barrée, mais ces atmosphères parfois à la limite du loufoque, une intro d’album aux sonorités acoustiques et hispaniques n’a en effet rien à voir avec la déferlante qui va suivre. Un autre bon exemple est la sixième chanson, aux relents disco très prononcés. Bref, OPITZ assume son côté très décalé et joue assez bien avec ces atmosphères sans queue ni tête.

En revanche, le point faible est la déferlante en question. Certes, certains riffs sont vraiment sympathiques mais la production en déroutera plus d’un, notamment cette batterie terriblement sèche qui irrite nos oreilles. Hormis, le son de cette dernière nous pouvons aussi lui reprocher un jeu un peu trop linéaire, bien moins inspiré que certains grand noms du genre. « Globalni orgie – striktni protokol » est un album trop prévisible et aucun morceau ne se détache jamais vraiment. L’absence de temps fort est ce qui coupe d’ailleurs le plus la dynamique. Ceci étant, l’inverse aurait été difficilement possible avec seulement deux titres de plus de deux minutes. Côté positif, la production des autres instruments, particulièrement bonne pour le style pratiqué, notamment la basse qui se fait bien entendre et dont le son est rond et précis, comme cela est le cas dans une parenthèses funky. En revanche, dès que la batterie blaste, il est tout de suite beaucoup plus complexe de saisir à quoi ressemble le riff exécuté par le guitariste ce qui ne facilite pas les choses pour pouvoir distinguer un morceau d’un tel autre.
Autre détail frustrant, mais pas fondamental non plus, à savoir l’utilisation du Tchèque pour le chant. Le chanteur fait un certain effort pour articuler en gueulant, c’est certain, mais la barrière de la langue nous empêche totalement de saisir le propos, or, vu l’esthétique délivrée par le groupe, une satire politique, sûrement intéressante se cache derrière cette brutalité.

OPITZ offre avec ce « Globalni orgie – striktni protokol » un album qui ne semble pas assez abouti. Entre un second degré pas toujours très évident et une musique qui souffre des fois trop de sa production, le groupe ne parvient pas vraiment à nous prendre aux tripes. Les amateurs de Grindcore pourront néanmoins apprécier ces dix-neuf minutes passées avec le groupe.