CHRONIQUES ALBUMS

La scène doom russe est sans doute l’une des plus intéressante, mais aussi une des plus obscure au monde pour nous européens. Vraiment dommage, car bon nombre de groupes russes pourraient tenir la dragée haute aux grands pontes du Doom occidental. Ma dernière découverte en date : The extinct dream, quintet doom/death/atmo/funeral/etc… qui montre avec son premier album bien des qualités.

« Ars moriendi » est le tout premier album (tout premier enregistrement semblerait il… enfin d’après les très maigres infos que j’ai réussi à glaner sur le net) du groupe russe signé sur le label Backfire. Rien que la pochette donne envie d’écouter, n’est ce pas ? Musicalement, The extinct dreams évolue dans la sphère doom au sens large du terme. Les influences sont nombreuses, les ambiances aussi. A grande majorité doom/death à la old-My dying bride/Anathema, les russes savent incorporer d’autres éléments afin soit d’aérer leur musique, soit de rendre les ambiances plus glauques encore.
Ainsi, on traverse des paysages d’arpèges éthérés façon Mar de grises, des abysses funeral que n’aurait pas renier Thergothon, ou bien des fulgurantes accélérations death/grind héritées de dISEMBOWELMENT. Les connaisseurs apprécieront les références, mais salueront surtout leur bonne utilisation et la cohérence de l’ensemble. La mélancolie inhérente au style pratiquées est fort bien rendue par des riffs certes peu originaux mais très émotionnels. J’ai noté quelques longueurs malgré tout mais les passages instrumentaux atmosphériques sont de toute beauté (voir l’instrumental éponyme qui clôture l’album, une merveille). Pourquoi juste un 7/10 alors ? Et bien, tout d’abord pour ce relatif manque d’originalité, ces quelques longueurs, des vocaux pas franchement très convaincants mais surtout à cause du son ! Les guitares manquent cruellement de relief et de puissance, tandis que la basse trop saturée fait grésiller les enceintes. Le pire c’est cette boite à rythme (un batteur est pourtant crédité dans le livret !) qui à mon sens casse un peu l’ambiance oppressante du CD par ses sonorités synthétiques.

Encore un bon groupe de doom venant de l’ex-bloc soviétique, à croire que l’ambiance post-URSS prête particulièrement à la dépression et à la mélancolie. Pas facile à dénicher à part sur le net, « Ars moriendi » est néanmoins un bon investissement pour les fanas de doom varié et évolutif qui souhaitent sortir un peu des classiques du genre. Moi, j’adopte.