CHRONIQUES ALBUMS

HUMAN FATE est un jeune projet formé en 2007 par Léo et Nico. Ces deux musiciens ont décidé d’élaborer un groupe autours de la destinée humaine. Comme pour joindre le geste à la parole, le line up s’est enrichi de musiciens d’horizons diverses afin d’enregistrer ce premier album. S’apparentant à un collectif avec une base de deux personnes, HUMAN FATE est à l’heure actuelle en quête de nouveaux musiciens pour enregistrer un second opus.

Musique du monde et Death metal peuvent ils cohabiter ? La réponse semble être évidemment oui. NILE nous avaient déjà prouver que l’Egypte ancienne et le Death se mariaient très bien, pour le meilleur mais pas pour le pire. HUMAN FATE pousse le concept encore plus loin avec une ambiance très lourde, profonde à souhait et des plus éclectique. « Pariah » est le premier titre de l’album qui met le mieux en relief les préoccupations musicales du groupe. L’introduction se fait sur des ambiances acoustiques à base de guitare, de cithare et de percussions. Le tout est très posé mais on sent tout de même une certaine forme de lourdeur malgré la légèreté purement sonore. Arrivent ensuite les guitares saturées et un changement radical de ton. Celui ci monte sérieusement tout en gardant cet aspect à la fois lourd, pesant. HUMAN FATE ne produit pas un Death metal conventionnel à base de blast beat et parties ultra techniques. C’est plutôt la lourdeur du Death, son effet de bulldozer que l’on retrouve ici. La richesse musicale de « Unify Mankind » est la preuve la plus convaincante de ce mélange réussi. On retrouve les mêmes types de sonorités à un degré d’intensité encore plus poussé. « White Pollen » perd un peu d’intensité metal. On garde cette même ambiance pesante et profonde mais cette fois, on se retrouve propulsé vers une sorte de world music aux forts accents brésiliens. Ce titre aurait pu être joué par Max CAVALERA lorsque celui-ci se met à créer des ambiances plus profondes. « Seed of Creation » revient assez vite à quelque chose de plus metal. On retrouve quelques syncopes intéressantes sur les couplets. Un peu de chant clair vient enrichir les refrains.
L’album se clôture sur un « Hope Winds » relativement long. HUMAN FATE exploite au maximum ses talents d’improvisation pour un titre instrumental basé presque exclusivement sur les guitares. On a encore un peu l’impression d’entendre SOULFLY sur les titres instrumentaux « Soulfly.» Placé à la fin du disque, ce titre marque la clôture de ce premier chapitre du groupe par un retour en arrière temporel. Il semblerait que ce titre date de 2005, avant la formation du groupe.

HUMAN FATE, on ne l’a pas dit, mais ça va de soi, bénéficie d’une production excellente pour un premier album à la fois riche, inspiré et original. Pour ceux qui aiment les mélanges et qui n’ont pas peur de voir le metal côtoyer de si près la world music, seront ravis d’entendre ce que l’on peut obtenir en osant défier les lois du cloisonnement. A découvrir rapidement en attendant le « Part 2. »