CHRONIQUES ALBUMS

Mais que ce passe t-il à l'Est ? Voilà qu'une déferlante des plus impressionnantes est en train d'envahir nos contrées. En effet, on ne compte plus les productions originaires de Russie depuis quelques temps, toutes à des niveaux de talents et d'originalités différentes, même si la principale inspiration pour la plupart de ces musiciens ,semble être cantonné au désespoir le plus profond, privilégiant par le fait des sonorités très axes Dark metal, doom death, ou parfois ambiant. Un registre qui ne peut laisser indifférent tous les fans du genre temps, le vivier étant conséquent !

Traitons par exemple le cas de Forest stream : né en 1995 et auteur de nombreuses démos et autres ep il aura fallu attendre 2003 pour qu'un label découvre enfin le potentiel de ces jeunes magiciens du riff sombre ! Des années à galérer dans les tréfonds de l'underground slave, qui au final aura été plus que formateur au vu de la qualité du petit dernier 'the crown of winter' qui remet à sa place bien des groupes déjà plus établis dans le milieu. Nous parlons ici bien entendu de musique noire, non pas mélancolique, mais d'une tristesse profonde, d'un univers gris et en parfaite harmonie avec ce que l'on pourrait s'imaginer de la vie d'un homme banal, simple, coincé entre les murs sales d'une cité moscovite, les yeux braqués sur les lumières froides d'une ville qui s'endort, un pistolet sur la tempe, la solitude à l'état brut, sans compromis, sans espoir.... Une bande son idéale pour un dernier souffle annoncé, les émotions sont légion, très bien mises en image, en sensations par un niveau technique de haute volée, et des guitares mélodiques, douces et incisives, dont l'étreinte chaude raisonne encore dans le cri décharné que vous pousserez une fois le mal fait ! À moins que ce ne soit la cadence martiale de la section rythmique, toujours très inspirée qui ne se fasse fossoyeur de vos dernières réticences ! Il est vrai qu'elles pourraient être ordonnées par une proximité parfois un peu trop envahissante des voisins suédois de Borknagar ou des cousins norvégiens de Dimmu Borgir pour cette approche empirique et chevaleresque de l'univers !

En définitive Forest stream sort là un opus d'une rare maturité sans réelle fausse note, toujours à la limite de ses influences, mais gardant sa propre identité. Profondément dépressif il sera rafraichir vos nuits d'été, et faire fuir les biens pensants, vous assurant par la même une tranquillité des plus appréciables ! À bon entendeur salut . Largement indispensable.