CHRONIQUES ALBUMS

« Le dimanche à Bamako, c'est le jour de mariage » , c'est la fête ! tout le monde a mis ses jolis souliers, son joli pantalon, jusqu'à ce que le DJ passe O'Funeralia...dès lors, une nébuleuse tournoyant de nuages noirs cache le soleil, la terre s'ouvrant sous les pieds des habitants pour les entrainer en hurlant dans les abysses infinis des profondeurs innommables...
Le dimanche avec Autumnia n'est effectivement pas jour de fête mais plutôt le moment de rendre visite aux caveaux de défunts oubliés. Les musiciens sont ukrainiens, doom est leur couleur. Le style semble connaître un réel renouveau dans les pays de l'ex URSS, à tel point qu'un label entier leur est consacré, produisant une série idéale pour remettre un peu de noir là où les couleurs ne seraient que trop apparentes.

Avec 5 titres d'une durée moyenne proche des 10 minutes, autant dire qu'Autumnia renoue avec la plus pure tradition du style. Tempo lent, grosses grosses nappes de guitares, chant d'outre tombe, c'est lourd, c'est dur, c'est doom! Les transitions au piano/violon ajoutent la petite touche de désespoir mélancolique qui manquait, des apports bienvenus pour creuser des compositions somme toute très classiques pour le style. Les accompagnements au violon (« Breath your mourning into me ») ou mélodie guitare d'arrière plan (« Blessing your illness ») se révèlent même nécessaires pour rajouter un élément d'accroche et casser un peu cet aspect linéaire de lourdeur minimaliste, plaisante pour les amateurs de doom old school mais tout de même bien peu surprenante. « Linéaire » le mot de la mort est lancé! Un tabou a été brisé...mais il faut bien le constater, entrer véritablement dans la musique d'Autumia n'est pas facile, question d'état d'esprit peut être? Toujours est il que l'album peine à entrainer l'auditeur dans les tréfonds de ses tourments. Le dernier titre « By The candles obsequial », avec l'intervention d'une voix claire plaintive, de fond de clavier et de guitares plus pures se révèle plus varié et plus intéressant, une parenthèse insuffisante pour démarquer O'Funeralia d'un trop grand aspect traditionnel.
En résumé, une pierre brute qu'il est encore possible d'affiner.