CHRONIQUES ALBUMS

THE OATH s’est formé en 1999 à Lyon. Après quelques remaniements de line up et une paire de démos, le groupe enregistre un premier album auto produit en 2006. Fort d’un accueil réceptif et encourageant dans le milieu underground, THE OATH décide de remettre le couvert mais cette fois avec le label italien CODE 666 à ses côtés. Ainsi le groupe peut aller enregistrer son nouvel opus, « 4 », au Kohlekeller Studio en Allemagne sous la supervision de Kristian « Kohle » KOHLMANNSLEHNER, CREMATORY, AGATHODAIMON, SIEGES ENVEN, BENIGHTED…

THE OATH officie dans un style mélangeant une bonne palette d’influences. Ce n’est pas forcément évident de les classer dans un style bien fermé. On se retrouve principalement face à un bon mélange de Death et de Black Metal sans jamais s’enfermer dans l’un des deux d’une manière catégorique. La diversité des ambiances rend forcément l’ensemble beaucoup plus riche. La présence d’un clavier enrichie forcément le tout. Par ailleurs, la production de Kohle rend le résultat global excessivement propre. Rien ne dépasse dans cette production. C’est bien la marque de fabrique de ce producteur. Mais justement, peut-être qu’un son un peu moins lisse aurait donné encore un peu plus de dimension à cet album. C’est un peu le reproche que je ferais à ce type de production. C’est tellement propre qu’il manque ce grain naturel qui fait la particularité et l’identité dans le jeu d’un groupe. C’est un peu regrettable dans la mesure où un groupe peu connu se doit à ses débuts de mettre en avant son identité et pas seulement dans la composition.

Niveau composition justement, THE OATH ne manque pas d’inspiration. On retrouve en effet quelques très bonnes idées comme sur « A Question Of Faith » et l’intégration de chants clairs, l’intro en son clair de « Lifeless Desire » et le dernier morceau « Godless Existence. » Mais malheureusement, le reste de l’album, malgré une très bonne exécution, a tendance à se répéter un peu. On retombe un peu vite sur les mêmes figures rythmiques rapides basées sur la double pédale et les blasts beats. C’est un peu regrettable que le groupe n’ait pas tenté de pousser un peu plus loin ses limites. Peut-être est-ce encore un peu tôt. THE OATH a certainement besoin d’encore un peu de temps. Ils viennent tout juste de s’engager sur une voie qui ne peut, avec le temps, que les amener vers quelque chose d’un peu plus gros. On sent cette envie de ne pas faire comme tout le monde qui les poussera forcément dans la bonne direction.

Ce « 4 » de THE OATH possède les qualités nécessaires pour ne pas passer inaperçu. Avec un opus comme celui là, le groupe a de quoi être pris très au sérieux. Il faut tout de même espérer que le combo ne restera pas campé sur ses positions car il doit encore faire un pas en avant pour se démarquer et affirmer d’avantage son identité. Il n’y a pourtant aucun doute sur le fait que THE OATH se trouve sur la bonne voie.