CHRONIQUES ALBUMS

Après la bombe "The Last Kind Words" lâchée en 2006 par l'ami Dez et ses comparses, voici le tout dernier effort de Devildriver, que vous pourrez trouver dans les bacs dès le 13 juillet prochain. Entièrement mixé et produit par Logan Mader, ce "Pray For Villains" est l'une des grandes sorties Roadrunner de l'année, donc forcément très attendue au tournant. Le groupe sera d'ailleurs en tournée cet automne en Europe avec Behemoth et Scar Symmetry pour promouvoir cette galette (à la Loco, à Paris le 27 octobre).

On commence les hostilités avec le titre éponyme de l'album, qui se retrouve être une excellente introduction, avec des riffs intéressants, une batterie omniprésente et un Dez au chant toujours aussi virulent. Les deux titres suivants sont un peu plus plats et moins originaux, mis à part le petit break à la fin de "Pure Sincerity", plutôt inhabituel dans un CD d'un groupe tel que celui ci. L'une des grosses bombes de l'album arrive juste après, et s'appelle "I've been Sober". Une petite intro suivie de bons gros riffs comme on les aime, à la fois puissants et recherchés. Ce titre est peut-être l'archétype de ce à quoi tend le groupe, en incluant de la mélodie dans sa violence habituelle. "Resurrection Blvd" suit le même chemin, avec son refrain killer et ses riffs mélodiques et originaux. Quelques titres plus violents et plus habituels du groupe suivent, puis vient "Another Night in London", du pur et dur Devildriver, avec grosses guitares et un Dez toujours aussi écorché. Un autre coup de coeur, définitivement. Les trois morceaux suivants se révèlent bons, mais sans réelles surprises. Après une ou deux écoutes, il est dur de faire la part des choses et de savoir quoi penser d'un album qui nous sert des titres typés et des morceaux extrêmement mélodiques comparé à ce à quoi Devildriver nous avait habitués. Il en faut sans doute quelques unes de plus pour apprécier tout l'album, même si le manque de cohérence est assez frappant. Les mauvaises langues diraient presque que la plupart des titres de l'album ne sont que du remplissage à défaut de trouver une quinzaine de chansons sortant de l'ordinaire.

Au final, on se trouve donc face à un bon album, un très bon album même. Devildriver tente de se renouveler et de proposer de nouvelles sensations à leurs fans, avec une véritable prise de risques. Si certains titres sont dispensables et moins bons, d'autres sont des réussites énormes qu'on ne peut qu'être impatients d'entendre en live. On se retrouve face à quelques morceaux qui se révèlent parmi les meilleurs de la discographie du groupe, même si l'ensemble n'est pas aussi cohérent et plein de rage que ce à quoi le père Fafara nous sort d'habitude. Malgré son léger manque de cohérence, il se révèle tout de même plein de suprises. Sans doute la maturité due aux années de tournée et de composition et l'envie de se renouveler entraînent une perte de cette spontanéité et cette fougue des débuts. Un mal pour un bien, certes, mais il n'empêche que ce "Pray For Villains" reste un poil au dessous du reste de la discographie de Devildriver. A écouter sans attendre, même si les fans de première heure (comme moi-même) risquent de se retrouver un peu désorientés.