CHRONIQUES ALBUMS

2010 sera « post » ou ne sera pas. Hasard du calendrier ou non? Toujours est il que les groupes évoluant dans ce registre musical semblent faire une poussée remarquée en cette fin de décennie. Cantonné jusqu'à présent à l'underground c'est un univers pourtant riche d'innovation et de nouvelles sonorités qui vient avec bonheur plus amplement s'épanouir. Direction le Royaume Uni et Enochian Theory pour une immersion à la découverte des profondeurs d'un autre monde musical.

« Richesse » tel est le premier mot venant à l'esprit lors de l'écoute d' « Evolution : Creation ex nihilo ». Les anglais ne se privent effectivement pas de faire étalage d'un grand talent de compositeurs, usant de toute une palette d'arrangements pour créer des compositions variées, avec un son évoluant aussi bien entre post core (« Apathia »), rock mélodique (« Tedium »), le tout parsemé de touches progressives bien senties. Chant clair maitrisé, harmonies subtiles de guitares, ambiances creusées en profondeur par des accompagnements de synthés, Enochian Theory présente ici un album ultra mélodique avec un aspect émotionnel se rapprochant par moment de celui créé par Anathema (« Wave of ascension »). Jouant sur les modulations de puissance (« The Dimensionless monologue »), les musiciens semblent élaborer une œuvre sur la même base que celle de la création d'une bande originale de film. Les titres y sont la plupart du temps courts, les ambiances changeantes d'une piste à l'autre, l'oreille ne se lasse jamais et se voit perpétuellement stimulée par les multiples sources sonores parfaitement imbriquées les unes dans les autres. Un dernier petit brin de folie pour achever le tout avec une dernière piste monumentale? Que demander de plus.
Production excellente et superbe artwork viennent appuyer la musique, des éléments indispensables pour faire d' « Evolution : creation ex nihilo » l'expérimentation réussie par définition, à découvrir sans hésitations.