CHRONIQUES ALBUMS

En 1991, Suffocation sortait "Effigy of the Forgotten", qui est devenu un chef d'oeuvre et une grande référence du Death Metal, en réussissant à se distinguer par une ambiance sombre et pesante, des plans de batterie d'exception et une voix gutturale à souhait. Véritables précurseurs du style, les Suffocation ont réussi à nous asséner de beaux coups de massues par des titres brutaux, puissants et techniques tout au long de leur carrière musicale, malgré quelques difficultés et un splitt. Après dix-huit ans, un grand nombre de concerts, de nombreuses collaborations et sept albums, voici leur tout dernier effort, "Blood Oath".

Et ce "Blood Oath", c'est une vraie réussite. La production est très soignée, ce qui permet au travail titanesque de plans de batterie de Mike Smith d'être parfaitement mis en avant. Le ton est donné dès les deux premiers titres, l'éponyme de l'album et "Disma Dream" sont deux titres particulièrement lourds et violents. Frank Mullen s'écorche la voix dans le registre toujours aussi guttural qui le caractérise si bien, sous des martèlement de futs incessants et des riffs pesants et travaillés. Sur "Pray for Forgiveness", un rapide solo parfait le travail. Suffocation va plus loin sur le très évocateur "Images of Purgatory". Le solo est beaucoup plus long, l'ultraviolence et la technicité vont de pair pour un morceau extrêmement réussi, sans doute l'un des meilleurs titres de l'album. Les morceaux s'enchaînent sans laisser le moindre répis ou repos à l'auditeur, lui ouvrant les portes sur un monde très sombre et d'une grande brutalité. On termine le travail par "Martial Decimation" de la même façon que l'on a commencé, avec un titre de pur Brutal Death comme ils le font si bien.

Avec ces douze titres à l'ambiance pesante à souhait, les Suffocation prouvent qu'ils n'ont rien à envier à toute la nouvelle scène de Brutal Death et qu'ils restent parmi les leaders du genre, et ce même vingt ans après leurs premières scènes. Les musiciens sont rodés par des années de pratique et réussissent ainsi à allier brutalité totale et technicité impressionnante. Si la spontanéité des débuts n'est plus forcément leur point fort (beaucoup crieront que leurs premiers albums sont les meilleurs de loin), le groupe reste le précurseur de tout un style et impose aujourd'hui sa dernière galette comme l'un des disques Death de l'année. Chapeau !