CHRONIQUES ALBUMS

Certaines formations savent ce que le mot persévérance veut dire et AZZIARD originaire de la région parisienne l’a compris. Déjà présents sur le front dès 2001, nos guerriers enregistrent leur premier album uniquement en 2008 après deux démos à leur actif. Cet album nommé « 1916 » annonce d’emblée la nature du projet de AZZIARD. En effet, le quintet nous immerge dans l’univers la première guerre mondiale par le biais d’un black death guerrier et agressif à l’image de son concept.

Très peu de fioritures et pas de claviers….La guerre est un plat qui se mange froid, une expérience sanglante et impartiale. Après l’intro, la bataille commence par « Verdun », aux paroles en français et aux riffs glacés et tranchants. Tout l’album propose d’ailleurs une atmosphère froide, pesante et évidemment guerrière. Cependant avec un tel concept, on aurait pu s’attendre en toute légitimité à quelque chose de plus rentre dedans et sans compromis. Mais AZZIARD choisit de nous servir du black death et non pas uniquement du death, n’hésitant pas alors à insérer quelques mélodies dans ses titres, comme c’est le cas sur « Regression » par exemple, sans doute un des meilleurs morceaux de l’opus. Cette intégration permet d’accentuer le mélange des deux genres pour un mixe black death plutôt bien dosé et réussi. Techniquement parlant, les musiciens savent ce qu’ils font et les morceaux sont bien construits. La substance proposée par AZZIARD n’a rien en soi d’originale mais pourtant une atmosphère particulière voire quelque peu dérangeante sans être malsaine s’en dégage. Une bribe de personnalité, d’identité propre semble être perceptible à l’écoute de « 1916 ». Mais il ne s’agit que d’un premier album et le quintet a besoin d’encore un peu de temps pour forger quelque chose de plus identitaire.

Pour conclure, la première galette d’AZZIARD est une réussite qui s’avère prometteuse pour la suite. En dépit de son atmosphère quelque peu particulière, le groupe a besoin d’encore plus de maturation pour pouvoir se distinguer de la masse des productions actuelles. Mais ce premier jet devrait permettre aux Yvelinois de faire quelques dates et de recruter des adeptes avides de froideur et de concept…creusez les charniers !