CHRONIQUES ALBUMS

Est-ce leur venue en France, en concert au Bataclan le 8 Juin prochain en première partie de Social Distortion, qui nous fait revenir sur le premier album de 2007 "Telemission" des punks Suèdois THE DURANGO RIOT ? En tout cas cet album distribué en France seulement en 2008 a, d'une certaine façon défrayé le chronique à sa sortie il y a deux ans dans son pays natal. Alors pourquoi le jeune quatuor fondé seulement en 2006, a-t-il réussi à créer un certain "buzz" autour de lui ?
Nous allons essayer de décrypter tout cela par une écoute approfondie et sans concession de ce fameux "Telemission".

Tout d'abord il y a ce son influencé 70's, le son de Detroit/New-York comme la "Vibe-Clash". La dessus le groupe a brodé en quelque sorte des compositions basées sur l'imagerie des émissions de télé avec toutes les critiques s'y rapportant. Entre chaque titre, nous avons des intros presque naïves et puériles et des bidouillages radio pour nous faire entrer dans leur délire punk. Alors oui, il s'agit bien de punk, mais pas uniquement. Au fil des morceaux les musicos nous promènent sur des terrains Stoner à la Queen Of The Stone Age, sur du blues à la Canned Heat, et réussit à mélanger les influences Josh Homme et Dave Grohl. On s'aventure aussi dans un certain garage-rock, bref on varie les climats, les sons en gardant en ligne de mire un certain rock décadent où passion, amour et haine en constitue la toile de fond.
Les guitares sont mises en avant et déchirent, la basse se fait "groovy" et la batterie tape là où il faut quant il faut au gré des ruptures de rythmes. Un sax apparait sur certaines compos pour accentuer la puissance d'un rock parfois très binaire et très lourd. Alors, pour en premier essai discographique, oui, c'est pas mal, mais de là à dire que nous tenons un album évènement il y a quand même une marge ! Surtout qu'il faut prendre en compte la voix du chanteur qui est un peu faible, assez linéaire et qui fait un peu "tâche" au milieu des envois énergiques des guitares.
En fin de parcours nos jeunes Suèdois jettent leur télé dans un lac, c'est le côté "provoc" à deux balles. Mais le côté rebelle, lui ne ressort pas trop. C'est dansant car pas trop violent, c'est sexy et plaira sûrement à toute une catégorie de jeunes filles et garçons qui jouent à se faire peur. Album sympathique donc, mais qui au final ne "casse pas trois pattes à un canard".
Leur second opus est en cours d'enregistrement, alors attendons la suite qui sera peut-être plus consistante car le groupe semble en avoir les moyens.