CHRONIQUES ALBUMS

Difficile de cerner la démarche artistique des Nachtmystium! A la base ce side project typiquement black-metal dans un esprit Darkthrone, Mayhem et burzum a progressivement orienté sa musique vers un psychédélisme floydien 70's plutôt osé et réussi. "Worldfall" est en fait un mini album regroupant deux titres de leur back-catalogue réenregistrés, plus deux reprises et un seul morceau inédit. On a franchement du mal à comprendre l'intérêt d'un tel disque, qui sort quelque temps avant le très bon "assassins: black meddle part one"! Fin de contrat? Fond de tiroir? Nouvelle signature chez Century Media? On ne sait pas vraiment, mais ça ne sent pas la rose quant à la sortie d'un tel produit! Les polémiques vont bon train ces derniers mois concernant le groupe: soit considéré comme vendu et reniant sa cause au pur black-metal underground, obligé d'affirmer et de justifier sa non appartenance à la scène NSBM tout en ayant signé précédemment sur un label néo-nazi, devenu hippie entre temps et réfutant toute assimilation à la scène black… soit reconnu comme précurseur de la nouvelle vague affiliée metal extrême! Bref, les Nachtmystium sont un peu perdus dans les méandres du business et de leur direction artistique, tiraillés entre honnêteté et mercantilisme sous-jacent, provocation et sincérité. La présence au sein du line-up d'un certain Tony Laureano au poste de batteur (angelcorpse, nile, 1349, acheron, brujeria et une centaine d'autres formations) ne fait que renforcer auprès des grincheux l'idée d'une prédisposition à un certain carriérisme.
Penchons nous sur les titres proposés sur cette mini galette: le titre éponyme "worldfall" (unique inédit du disque) tient ses promesses et confirme le style aujourd'hui imposé par le combo. Parfois lancinant et purement psychédélique, tempo au ralenti suivi d'accélérations typiquement black, guitares sous acide, voix écorchées… on pense à Minsk, Arcturus des débuts. Les deux titres suivants sont ce que l'on pourrait appeler du recyclage d'ancien matériel! Du pur Black d'inspiration scandinave pas franchement transcendantal! Finalement le seul véritable intérêt concerne les deux derniers morceaux, à savoir deux reprises de qualité: "roseclouds of holocaust" des Death In June et ses relents new wave du meilleur effet et "IV" des goatsnake (doom à tendance stoner avec des gars de the obsessed, kyuss…) plombé de lourdeur et de drogues illicites!

En résumé, un mini album loin d'être mauvais mais qui ne propose rien de vraiment nouveau. Autant dire un disque dispensable et sans véritable complémentarité face au très riche "assassins: black meddle part one".