CHRONIQUES ALBUMS

Si vous aviez aimé il y a dix ans le premier EP cinq titres "Chapitre 0" de L'ESPRIT DU CLAN, vous ne pourrez qu'apprécier le chapitre IV "L'enfer, C'est Le Notre" qui vient de sortir fin février 2009, quant aux autres vous prendrez le train en route. Pendant ces dix années, la longue histoire de E.D.C s'est écrite à l'aide de chapitres nous montrant la progression d'un métal/hardcore urbain remplit de tags et de revendications en Français, puisque nous sommes en France. Démarche qui se tient si on adhère aux propos tranchés du sextette Parisien sur la vie (ou survie) des habitants de l'hexagone.

Après un "Corpus Delicti" (Chapitre III) bien enragé qui remontait au créneau de belle façon, "L'enfer, C'est Le Notre" en est la suite logique. Cette fois-ci les textes nous invitent au voyage intérieur avec tous nos désirs (sont désordres !), nos drogues, nos mélancolies (violentes), l'avenir (sera), nos regards sur le monde, nos lectures entre les lignes et nos instabilités. C'est en gros les titres de l'album. Le groupe a fait donc d'énormes progrès pour nous cracher à la figure des textes recherchés. Progrés aussi du côté musical avec une volonté de complexité dans les compositions qui animent un métalcore se déclinant en thrash parfois et même en death. Ne pas oublier un côté mélodique grinçant et des avancées prog notamment dans l'intro instrumentale qui nous hérisse le poil avec l'invitation au voyage sur fond d'orage intérieur.
Le double chant est peut-être plus élaboré qu'auparavant, même si par moments les paroles semblent un peu incompréhensibles. Autre petite remarque au niveau de la production qui, malgré le passage du CD chez Tue Madsen devrait-être un poil meilleure, mais là c'est chipoter. Ce nouvel opus a su mettre en avant une énergie en flash-back tout en conservant les passages lourds et oppressants des mid-tempos, et le résultat est bien là, corrosif en quelque sorte. Le côté core tranchant est bien propre au groupe qui s'éloigne un peu du groove dégagé par un THE ARRS, si l'on tente un rapprochement.

L'ESPRIT DU CLAN avance donc dans une direction se démarquant du métalcore de base sans saveur, et l'on ne peut que s'en féliciter. L'écoute de ce nouveau chapitre est donc vivement conseillée aux métalheads rebelles appréciant une rage incontrôlée faite de riffs et de paroles décapantes qui ne demande qu'à exploser lors des nombreux concerts des Parisiens (plus de 400 au compteur !).