CHRONIQUES ALBUMS

Et allez, bam, encore un groupe italien qui nous met la tronche à l’envers ! Fleshgod Apocalypse est tout jeune, formé en 2007, et « Oracles » est son premier album après une démo en 2007 puis un Split en 2008, sur lequel d’ailleurs il écrasait littéralement les trois autres formations présentes…

Pour tous les amateurs de brutal death technique, ce « Oracles » est une sortie à ne surtout pas manquer. D’une brutalité sans faille, chaque compo est une mine d’or de riffs alambiqués et de tempo assommants (dans le bon sens du terme), le tout mis en valeur par un batteur monstrueusement bon et une production impeccable. De plus, sachez que l’on retrouve au chant et à la guitare Francesco Paoli, le grogneur de chez Hour Of Penance. Alors, c’est pas beau ça ? Si ça ne vous donne pas faim, je ne peux plus rien pour vous…

Actuellement le death brutal hyper technique est en plein essor, et je vous l’accorde, pas mal de groupes finissent par se ressembler les uns aux autres, tous rivalisant de précision et de vitesse. Lors de la première écoute, l’originalité de Fleshgod Apocalypse ne saute pas forcément aux oreilles, mais dans le cas présent, il serrait vraiment dommage de s’arrêter à sa première impression car la musique du combo recèle des trésors de finesse. Le groupe prend le parie d’inclure à ses compositions des influences classiques, influences tellement bien assimilées qu’elles ne sautent pas immédiatement aux oreilles. Il y a bien sûr les intermèdes de piano ou d’orchestre, qui paraîtrons soit un peu trop faciles, soit courageux, mais pas seulement… En effet, les guitaristes injectent à petites doses des riffs et des soli d’inspiration classique qui se fondent à merveille dans l’univers extrêmement violent de la formation. Il en résulte un death fracassant, riche, et finalement plus mélodique qu’il n’y paraît, et surtout emprunt d’une personnalité rafraîchissante. « Oracles » est un album qui permet à la fois de se briser les cervicales et à la fois de faire travailler ses méninges si l’on se lance dans la dissection de chaque titre. Du death intelligent en somme… L’exercice eut été parfait si les musiciens avaient placé ça et là quelques parties plus vicieuses, plus malsaines, car si l’on veut être chiant, on peut toujours reprocher au groupe de trop donner dans la démonstration et la vitesse. Trop de brutalité tue la brutalité…

Pas la peine d’y aller par quatre chemins, « Oracles » est un "fucking" bon album de brutal death intense, composé de main de maître par des orfèvres en matière de rythmiques. Nous assistons là à coup sûr à la naissance d’un futur monstre du death et je ne pense pas prendre de risque en affirmant que le groupe ne pourra que faire mieux par la suite. Affaire à suivre de très très près…