CHRONIQUES ALBUMS

Voici venir Les Alabres...mauvais signe à l'époque, car de médecins, ces singuliers personnages n'avaient que le nom, vu que leur tache la plus courante étaient avant tout d'enterrer les corps des pestiférés. De nos jour, l'arrivée des Alabres et de leur métal folk se révèle plus appréciée, car les groupes de folk métal français ne sont pas franchement très nombreux. Fait étrange d'ailleurs, puisque les dernières années ont vu l'explosion de ce style musical, et l'arrivée massive de groupes issus de pays divers et variés...mais pas de France. Vraiment bizarre en vérité, car pourtant notre bel hexagone possède un riche passé historique, et de nombreuses traditions folkloriques. Le créneau est donc à prendre, ce que font les provençaux avec cette démo 10 titres « La peste » réalisation sur laquelle se mêlent aussi bien des influences médiévales, folk, qu'extrèmes.

C'est malheureusement la mauvaise qualité sonore qui se distingue en premier lieu; certes pour un premier disque autoproduit, cela peut se concevoir, mais quand il devient difficile de distinguer qualité sonore moyenne ou réelles défaillances techniques, les choses se compliquent. Effectivement, « La peste » n'est pas exclu d'approximations, voir de cafouillages, notamment du coté des guitares, et les liens lors de changement de rythme se révèlent souvent assez délicats. Le disque n'est cependant pas dénué de charmes, surtout du coté créatif, avec par exemple un concept médiéval travaillé : les textes sont par exemple en majorité issus de musiques traditionnelles ou de poèmes d'époque, et le groupe développe une attitude théâtrale digne des meilleurs troubadours de taverne. Mélange d'ambiances allant de Tri Yann(« Le Roy Louis ») aux groupes de folk scandinaves, pour le coté accordéon, « La Peste » se dote également de nombreux apports d'instruments folk, bienvenus à vrai dire pour alléger des compositions parfois un peu pesantes. Ce ne sont effectivement pas les passages plus enlevés façon black métal qui mettent le mieux en valeur le travail des musiciens. En revanche, les titres plus festifs convainquent plus, et surtout un « Couché tard » taillé pour devenir un futur tube de live.

Les Alabres possèdent donc un univers, un concept, mais « La peste » reste encore une pierre très brute sur laquelle reste un gros travail d'affinage à effectuer, avant tout au niveau du travail de composition et de cohésion. Espérons donc revoir les Alabres très vite de retour avec un projet en béton armé car pendant ce temps, la concurrence dans le domaine du folk métal n'attend pas et est toujours très rude.