CHRONIQUES ALBUMS

Erik Rutan est de retour avec son petit joujou adoré qu’est la machine de guerre Hate Eternal. Une fois de plus le monsieur est bien entouré, Alex Webster (Cannibal Corpse) à la basse, Shaune Kelley (Dim Mak) à la seconde guitare, et Jade Simonetto à la batterie. Si ce dernier n’est pas encore très connu, il n’a pourtant rien à envier à ses prédécesseurs! Voyons donc ce que donne cette mouture d’Hate Eternal…

Vous êtes vous déjà pris un poids lourd lancé à pleine vitesse dans la tronche? Evidemment non, sinon vous ne seriez plus là pour lire votre webzine préféré. Mais à titre de comparaison la sensation au moment de l’impact doit être très proche de celle que l’on ressent tout au long des 40 minutes de ce « Fury & Flames ». Le brutal death servi par Hate Eternal semble encore plus violent et rapide qu’auparavant, et ce grâce à l’aspect massif et imposant des compositions. Quasiment aucun temps mort, pas le temps de respirer, tout s’enchaîne à une vitesse impressionnante. A tel point que le non initié aura inévitablement droit à une bonne migraine après seulement 2 morceaux. Techniquement le travail est impressionnant donc, et ce qui impressionne immédiatement c’est le jeu de batterie de Jade, d’une intensité égalant sans problèmes Derek Roddy, et d’ailleurs sa manière de frapper est assez proche, surtout dans cette façon de faire chanter les cymbales au beau milieu des parties blastées (qui prennent pas mal de place!). Le revers de la médaille c’est que toute cette intensité perd pas mal en émotions, le rendu est au final assez froid et séduira surtout les amateurs de Brutal Death essentiellement portés sur la technique… heureusement ils sont nombreux! En revanche il y a quelque chose que je n’ai jamais compris et que je ne comprends pas plus avec cet album, c’est la réputation largement surfaite d’Erik Rutan en tant que producteur. Certes il n’est pas évident de faire sonner un métal aussi dense et rapide, mais d’autres y arrivent bien mieux… il n’y a qu’à jeter une oreille chez certains polonais pour s’en convaincre. Et puis se payer le luxe d’avoir Alex Webster et ne pas faire ressortir sa basse correctement, c’est assez honteux je trouve. Bref voilà qui ne laisse pas présager du bon pour le live ou le groupe à généralement un son exécrable, ce qui ne pardonne pas quand on parle de Brutal Death. Heureusement sur CD, sans jamais briller, le rendu est toujours correct, c’est encore le cas ici, même si comme je le disais, on a déjà vu mieux. En ce qui concerne la pochette, je n’ai qu’un mot à dire : magnifique!

Assez indigeste aux premières écoutes, « Fury & Flames » se révèle quand même à la hauteur de nos espérances, grâce à ses compositions apocalyptiques et de bonnes trouvailles dans le jeu des guitares. Les fans du genre et du groupe peuvent sans craintes mettre la main au portefeuille, il ne seront pas déçus!