CHRONIQUES ALBUMS

Chaque groupe qui se respecte doit en passer par cette étape : la démo, l’ep etc. ce qui va toujours de paire avec une production des fois approximative et une idée assez confuse quant à la réelle valeur du groupe. Néanmoins, avec ce premier effort nommé « Simulacra », HEONIA nous montre qu’il en a dans les tripes et qu’il se maîtrise pas mal.

Musicalement le groupe est assez complexe à définir. Le Heavy, le Rock et le gothique se côtoient assez régulièrement pour garantir un ensemble assez cohérent, résolument sombre. Les orchestrations sont assez légères et prennent à contre-pied, de façon mélodique, des guitares Heavy, biens plombées. Le tout est mené par un chant féminin mélancolique doté d’accents lyriques, cœur même de la dimension émotionnelle de « Simulacra ». Côté technique, le groupe ne fait pas véritablement d’exploits, pourtant, il est en certains points très performant, notamment en ce qui concerne sa faculté à gérer des chansons longues (pour quatre chansons la démo dure environ 25 minutes). Si les compositions fonctionnent, c’est tout simplement parce qu’elles sont systématiquement aérées et accrocheuses. Certains moments de cette démo sont très marquants. Le meilleur exemple, à mon humble avis, serait celui de la chanson « Requiem for the night ». Vers la fin de cette chanson, le chant féminin semble s’évaporer, presque mourir et alors que la musique pourrait s’arrêter, celle-ci redémarre par un court lead de guitare très entraînant. Finalement, il sera très difficile d’attaquer le groupe sur la performance des musiciens puisque tout se tient.
En réalité, c’est surtout la production qui est problématique. Ceci dit, relativisons : la démo s’écoute d’un trait et la production ne gâche pas véritablement l’écoute. Seulement, on regrette que de ci de là, les guitares et surtout le clavier manquent d’ampleur. On sent que le groupe a beaucoup plus de potentiel mais que les moyens le freinent considérablement. De même, on peut lui reprocher de surfer sur la vague des groupes à chant féminin sans vraiment chercher à révolutionner le genre, quoiqu’il en soit, les morceaux offerts sont tous les quatre de qualité. Le dernier, « My (He)art is bleeding » un peu moins, car trop prévisible. Il s’agit, vous l’aurez deviné, d’une ballade un poil trop sirupeuse.

Malgré un final un peu maladroit, HEONIA, semble reposer sur une base stable et maîtrisée. Un Ep qui plaira sans aucun doute aux amateurs de Métal mélodique, mais aussi aux fans de gothique et de chant féminin.