AMARTIA delicately [ 2008 ] |
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Durée : 59.28 Style : Rock Progressif/Acoustique |
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Interview : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
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Chronique : 12 janvier 2009 , réalisée par Jezabel | ||||
Qui a les oreilles pointues, et non je ne parle pas d’une éventuelle opération qui aurait fait de vous un elfe vrai de vrai, les sentira frétiller d’extase à l’écoute du dernier album d’Amartia. Qui sont donc les responsables des frissons de plaisir parcourant l’échine des amateurs de rock magistral comme on en fait plus que (trop) rarement ? Des français mes amis ! Le quartet est originaire de nos terres, du nord plus précisément et officie depuis 1999. Ce n’est qu’en 2006 qu’arriva Britta Herzog et sa voix magique, sur l’album « Marionette » dont le souvenir fait encore saliver ceux qui ont eu la chance d’entendre qu’il n’y a heureusement pas qu’une certaine Carla dans notre paysage musical. Pour ce nouvel opus, la formation nous reviens presque sous la forme qui était la sienne trois ans en arrière, avec changement de label et le départ de son bassiste. Un autre point est à mentionner au rayon changement : « Delicately » propose pas moins de onze titres pour ravir les oreilles et les cœurs, contre huit pour le précédent album. Avec une production excellente laissant chaque instrument s’exprimer pleinement pour bâtir un ensemble où les détails ne sont jamais noyés dans la masse du son mais contribuent à sa construction et à sa majesté. And it’s « Not A Detail »… comme justement le titre de ce morceau parmi les plus entêtants d’un disque qui ne compte que des merveilles. Amartia offre un moment de pur bonheur à qui apprécie les atmosphères travaillées, faites de finesse et d’inspiration matérialisées sous une forme finie qui ressemble fort à un travail de joaillerie. Tout en sensibilité et en profondeur, « Delicately » porte définitivement bien son nom. La voix de Britta transporte, mène un cran plus haut au sein des sphères tout à la fois lumineuses et teintées de mélancolie, où les magnifiques compos du groupe font planer. Ethéré mais charnel, le chant de la talentueuse sirène perce jusqu’aux tréfonds de l’âme, soutenu par des mélodies où se mêlent force et douceur. Une alchimie sublime entre des riffs puissants et incisifs, un clavier subtil et réellement bien utilisé, ainsi qu’une batterie à la fois percutante et raffinée ancrant le tout dans le monde palpable font osciller sans cesse entre apesanteur et retours sur terre. Le vertige se fait et s’apprécie, on se délecte d’être baladé de main de maître entre les cieux et le sol. C’est un monde complexe qui lève petit à petit le voile sur ses éclats brillants. Il suffit de se laisser porter, la richesse et la sensibilité des morceaux faisant le reste. Il serait trop facile et presque mal venu de comparer Amartia à d’autres groupes de rock progressif à chanteuse tel The Gathering - même s’ils peuvent se rappeler à notre bon souvenir de part le côté progressif et atmosphérique attaché aux compos - tout simplement parce que ce groupe possède son identité et sa signature propre. Parce qu’il est de ceux qui parviennent à réunir les influences aussi, pour nous rendre un univers personnel et aboutit, qui ne cesse de charmer et de surprendre à chaque nouvelle écoute. Ils construisent un pont entre les époques et les styles, ravivent une flamme qui manque cruellement aujourd’hui et qui se consume dans la tristesse et la banalité du pré-formaté. Trois perles instrumentales viennent ponctuer l’album. « High Tech Human » est un moment inoubliable, solennel et hypnotique, reflet d’une facette plus sombre de l’univers Amartia tandis que «A Quiet Place », s’ouvrant sur le son d’une respiration, est un instant hors du temps, suspendu à la poésie et à la sérénité d’arpèges préparant la conclusion de toute beauté qu’est « Rain’s End ». La voix de Britta danse et réchauffe, la musique entraine toujours plus haut, toujours plus loin et l’on voit à regret le voyage atteindre son terme. L’on fini hanté par des solos virtuoses et l’écho des sonorités innovantes autant que troublantes d’un album en tout point enchanteur. Il y aurait trop à dire sur chaque chanson pour rendre véritablement justice à l’œuvre. Chacune mérite d’être citée, chacune est une partie vivante et vibrante d’un ensemble captivant. Les mots sont de trop ici de toute manière, « Delicately » s’expérimente, s’écoute et se respire et est parfaitement illustré par sa pochette : une malle aux trésors. Que renferme-t-elle ? Une chose est sûre, de l’émotion. De l’élégance aussi et une force qui font d’Amartia un groupe unique. Je ne peux que vous conseiller de vous jeter sur l’album, vous rendrez autant service à la scène française que vous ne vous ferez plaisir sur le coup. Pour qui aime la musique, n’imagine pas vivre sans, c’est presque un devoir de soutenir tel groupe, qui amène un souffle grandiose et précieux ne pouvant balayer la médiocrité ambiante qu’avec l’aide d’amateurs un peu plus exigeants et éclairés que la masse. « Delicately, it will grow in your heart… ». Vous vous souviendrez de ces mots qui débutent le refrain du morceau donnant le coup d’envoi et son nom à l’album, car c’est exactement de ce qui se passe lorsqu’on rencontre Amartia. Ils s’installent doucement en vous et de l’intérieur, prennent une place grandissante pour faire naître cette envie quasi inconsciente, incontrôlable d’y revenir. De se laisser bercer. Une part de leur monde, de sa beauté où le rêve donne la réplique à une réalité plus amère, demeure en soi et laisse une trace... indélébile. Pour finir par devenir des compagnons de route que l’on a plaisir à retrouver, une présence qui comblera sans jamais lasser le temps entre cet opus et le prochain. S’il fallait résumer « Delicately » en quelques mots, je dirais qu’il est énigmatique, captivant, prestigieux mais toujours profondément humain. Eminemment accompli, beau, foisonnant et juste…. Indispensable. C’est juste un grand merci à Vincent Vercaigne et ses compagnons d’armes qui s’impose pour conclure, avec le désir d’un prochain album qui viendrait bientôt agrandir leur discographie de concert avec nos discothèques. |
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