CHRONIQUES ALBUMS

La lumière noire semble jaillir de la scène black-metal Américaine avec BLOOD STAINED DUSK. La horde n'est pas sortie des enfers depuis peu, mais travaille dans l'ombre et les ténèbres depuis une dizaine d'années. "Black Faith Inquisition", leur troisième véritable opus nous arrive avec son lot de malheurs et d'angoisses en cette huitième année du vingtième siècle après qui ? A vous de mettre un nom !

Après les galères des petits labels, "Black Faith Inquisition" est en fait le premier CD sorti sous la houlette de Moribund records et nous offre les vocaux malsains de Pest, chanteur de GORGOROTH. Artwork de couverture comme on les aime dans le style, le contenu de l'album flaire bon le côté sulfureux et maléfique du black, alors vite introduisons la rondelle dans la chambre noire d'écoute.
Nous avons un black épique, mélodique et occulte proposé par de longues compositions. La voix principale assurée par Pest donc, donne un côté haineux, hargnieux, sauvage en diable et plane sur une musique symphonique avec des claviers omniprésents. C'est comme si GLOOMY GRIM avait copulé avec DIMMU BORGIR !
Mais ce n'est pas si simple que cela, vous pensez bien ! Il faut apprécier les lignes de guitare crues par endroits mais bien travaillées et variées. Et puis ce côté théatral, cet opéra noir qui nous envahit progressivement avec des déclamations en voix claires à la Vortex (Dimmu Borgir), mais aussi ces voix off féminines, ces cloches lugubres. Bref, ici on sait créer des ambiances glauques et des atmosphères froides. C'est l'horror-metal symphonique qui nous glace le sang, c'est une messe noire qui dure plus qu'une heure. Mais au final le temps passe vite car l'écoute des morceaux bien variés se fait au milieu d'instruments qui apparaissent et disparaissent dans un tourbillon de sonorités où rien n'est laissé au hasard ni oublié par une production au top niveau.

Le meilleur qualificatif que l'on pourrait attribuer à ce nouvel album de Blood Stained Dusk est "riche". Riche d'émotions ressenties, riche de climats prenants, riche de technique instrumentale, riche de noirceur mélodique occulte. Bref, je dois reconnaitre que "Black faith Inquisition" m'a énormément plu par sa diversité et prouve par là même qu'il y a encore de la place au royaume des enfers pour un black métal de qualité, même si il nous arrive d'outre-Atlantique.