CORONATUS Porta Obscura [ 2008 ] |
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Durée : 51.93 Style : Metal Gothique |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
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Chronique : 26 décembre 2008 , réalisée par Jezabel | ||||
Porta Obscura. En voilà un nom apte à faire saliver les adeptes de ténébreuses mélodies. Qui se cache derrière cet album dont le titre donne d’emblée une vision de l’univers qui s’ouvrira à l’auditeur une fois passé son seuil ? Coronatus, groupe de métal gothique symphonique allemand, très peu connu… du moins du grand public. Pour le coup, j’ignorais totalement ce que pouvait bien produire le combo germanique, malgré une petite idée en apercevant sur la pochette les deux sombres damoiselles tapies dans l’ombre en sépulcrale et tentatrices hôtesses. Sur ce point, promotion marketing certes dénuée d’originalité pour un groupe de métal sympho à chanteuses, mais qui peut se révéler efficace selon la sensibilité oculaire et hormonale de qui tombera nez à nez avec les belles. Creusons plus profond pour enfin lever le doute. S’agit-il d’un énième groupe surfant sur la popularité immense des formations à entête féminine qui agite le milieu métal depuis quelques années ? Navrée pour les créatures de la nuit qui chercheraient quelque chose d’excitant à se mettre sous la dent ici, rien de nouveau sous les rayons lunaires. Treize (est-ce exprès ?) morceaux qui prouvent à la fois que les codes du genre sont parfaitement maîtrisés par le jeune groupe et que celui-ci à encore de belles nuits devant lui. Atmosphères solennelles – l’intro donnant le ton ambitieux de ce second album – chœurs lyriques lumineux soutenant les mélodies entre épique et rêveries teintées de brume, claviers et cordes omniprésentes… Tout y est, guitares heavy et batterie déchainée en sus, pour convaincre les plus furieux, et quelques surprenants passages folk en prime. Impeccable à l’oreille, avec des titres parfois très accrocheurs comme un Beauty In Black qui fera sans doute l’unanimité - et qui à toutes les atours d’un futur single – l’album défile sans que l’ennui ne se fasse sentir, servit par l’entrelacement de ces deux voix féminines, l’une s’élevant vers l’éther et l’autre faisant un agréable détours parmi les sonorités purement rock, plus rocailleuse et charnelle que celle de sa consœur. Un beau mariage que celui de ces deux sirènes, pointe d’originalité pour Coronatus… mais insuffisante pour que le groupe et l’album passent directement au panthéon des muses crépusculaires. C’est beau, parfois envoûtant et diablement poétique, mais par trop classique. Le choix de mélanger titres en allemand et en anglais apporte un petit plus à l’opus, d’autant que l’âpre langue se fait majestueuse et caressante dès que l’opéra s’en mêle. Reste que pour qui chavire à l’écoute de voix angéliques comptant les démons intérieurs de l’humain et ceux qui le guettent tapis dans l’obscurité, Porta Obscura remplit aisément le contrat et s’impose comme un bon album, sur de nombreux points. Le seul regret est ce confinement dans les limites – aussi plaisantes soient elles – d’un genre qui commence à être saturés de représentants. A quand une base solide, voire même virtuose comme celle-ci, couplée avec le grain de folie qui mène à l’extase ? Peut-être pour le prochain album de cette ma foi séduisante compagnie qui sait mener sa barque avec brio. Coronatus pourrait alors fort bien s’imposer comme une valeur sûre du métal gothique. En attendant que les étoiles constellent leur nuit, l’opus ravira sans doute les plus férus du genre et certains autres pourraient bien tomber amoureux à l’écoute des quelques perles qui se cachent derrière la porte obscure. |
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