LILIUM SOVA Tripartite Chaos [ 2008 ] |
||||
Durée : 27.31 Style : Metal hardcore/jazz expérimental |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
:: LIRE L'INTERVIEW :: | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 25 décembre 2008 , réalisée par S.Y.L. | ||||
Un lâché de tyrannosaures dans le Carnegie hall, ça donne quoi? Réponse : Lilium Sova. C'est fou tout de même ce que peuvent faire juste trois musiciens inspirés et leurs instruments. Avec un line up pour le moins original : basse, batterie et saxophone/clavier, le trio suisse explose les conventions musicales sur un Tripartite Chaos au titre ma foi on ne peut mieux trouvé. Pénétrer dans l'univers de Lilium Sova, c'est un peu s'introduire dans ces boules de plastique remplies de neige artificielle que l'on secoue : tout bouge dans tous les sens. Avec une batterie qui tape fort, hache le rythme, une basse aux frontières de la distorsion, des synthés d'arrière plan dissonants et des superposition de saxo made in free jazz, c'est une sacrée expérimentation musicale que nous présente Tripartite Chaos, et une expérimentation musicale sacrément réfléchie. 11 titres pour à peine plus de 25 minutes, rien ne traine sur l'album et mis à part l'ultime et mystérieux « Lochness » tout s'enchaine avec rapidité et efficacité. Les refrains? pourquoi faire? Les couplets? c'est quoi? L'album met effectivement en évidence des compositions essentiellement instrumentales sur lesquelles les vocaux n'apparaissent que par l'intermittence de hurlements. Utilisés sans doute pour renforcer l'atmosphère de torture mentale, ceux ci ne se révèlent au final pas forcément nécessaires puisque la musique à elle seule pouvait entièrement satisfaire à cette exigence. Car avec un duo basse/batterie qui cartonne, un clavier qui saxe et un saxtterie qui baphone...heu...vous pourrez le constater sans problèmes par vous même, tout est mis en œuvre ici pour désorienter et rompre avec les codes de la composition traditionnels. Mais ceux ci demeurent toutefois, Lilium Sova ne versant pas dans l'art de faire du bruit pour faire du bruit et ne rappelle pas ainsi la désagréable image du chef d'œuvre peint par la queue d'un âne, mis en évidence par de trop nombreuses formations dites « expérimentales ». Dans ce qui paraît alors un surprenant chantier en construction se dégagent des arrangements assimilables au jazz, au hardcore, arrangés à la sauce noise, voilà pour les amateurs d'étiquettes; mais au coeur de ce chaos se distingue en écoutant bien une réelle application technique; les harmonies sont effectivement bien déjantées, mais les intervenants semblent très concentrés sur les parties à jouer. Etrange pour une musique se voulant totalement barrée? Non, car rien n'est laissé au hasard, rien ne « part en live ». Lilium Sova montre au contraire une envie évidente de garder le contrôle,de produire un travail construit, pensé. Dommage que la production demeure encore un peu brute; certes voilà qui colle à l'idée première mais un peu plus de netteté aurait peut être apporté une touche de volume supplémentaire à certains moments. Sans doute peu accessible pour beaucoup et à destiner aux oreilles aguerries, Tripartite Chaos dégage de l'idée, des innovations et s'inscrit dans la lignée de ses albums qui bousculent et font avancer les choses. |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|