CHRONIQUES ALBUMS

"L'infirmier de minuit distribue le cyanure et demande à Noë si le charter est prêt, oh mec il manque encore les ours et les clônures, mais les poux sont en rut faut décoller pas vrai !" (paroles d'Hubert Félix Thiéfaine "Soleil Cherche Futur").
Voici ce que m'a inspiré la première écoute du dernier album "Konkurs" de LIFELOVER, les fêlés du dark/doom Suèdois. Lifelover étant un choix de nom à prendre au second degré car pour ma part j'aurai intitulé ce combo Hatelife par exemple. Mais je m'égare, la folie me guette après avoir essayé d'assimiler ce dernier opus des Suèdois. Après sa formation en 2005, le groupe nous envoie dans les neurones un premier album "Pulver" en 2006, qui se révèle être du black cru, sauvage, malsain avec des vocaux hurlés et des samples de malades mentaux. Ca se calme avec "Erotik" en 2007 qui devient plus abordable car plus rock en fait, mais aussi plus chanté.

Attaquons nous maintenant à "Konkurs", la cuvée spéciale 2008. Une heure de dark/doom torturé et complètement décalé, c'est long car bien rempli de folie ordinaire mais avec des compositions qui se révèlent assez géniales finalement. Le son s'est bien amélioré pour ce troisième opus et la production est bonne, ce qui va nous permettre de jouir pleinement de ce métal dépressif et suicidaire. Non pas suicidaire à la Sentenced mais plutôt à la Shining ou autre Joyless. Prédominance de voix claires, avec toujours des passages gutturaux et des hurlements, plutôt des gémissements. Derrière le micro on souffre cela se ressent vraiment. La musique dark à un côté rock dans les rythmiques. Il faut tenir en haleine l'auditeur alors on introduit des samples dans tous les coins des morceaux. Ce peut être des sons dérangeants, mais aussi des réminiscences de tyroliennes ou de bal folk, oups ! Sur des chansons sombres à la voix grave nous percevons parfois des relents musicaux se rapprochant des oeuvres de Fernando Ribeiro (Moonspell) ce qui nous offre une accalmie gothique. Mais bien vite un titre plus tranchant nous replonge dans une folle mélancolie aux limites du supportable, émotionnellement parlant. Bref la curiosté l'emporte, morceau après morceau, et l'on n'a pas vu passer le temps, c'est bon signe. Personnellement j'ai aimé ce CD après avoir eu des attentes négatives.

Il est très difficile de retranscrire par écrit tout ce que nous ressentons lors de l'audition de cette oeuvre dont l'originalité est évidente. Je vous laisse le soin, à vous amateurs d'ambiances glauques , dépressives et complètement déjantées, de découvrir un par un les 14 titres qui composent l'album. Mais attention, vous n'en sortirez peut-être pas indemnes psychologiquement, et je décline toute responsabilité à cet égard, ah ah ah !