PAIN Cynic Paradise [ 2008 ] |
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Durée : 38.25 Style : Metal Indus |
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ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
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Chronique : 02 décembre 2008 , réalisée par Jezabel | ||||
PAIN. Si le nom peut prêter à un jeu de mots douteux en français et faire sourire (citons d’ailleurs l’ « hilarante » vanne des baguettes de pain accrochées aux pieds de micros sur la date strasbourgeoise de la tournée avec Nightwish…), l’homme aux commandes de ce vaisseau - naviguant sur les eaux sombres du métal indus depuis 1997 – impose le respect rien qu’avec son nom et son CV. La tête et les jambes de ce one-man project ne sont autres que celles du légendaire suédois Peter Tägtgren, chanteur/guitariste du très death Hypocrisy ou encore producteur de Celtic Frost via son Abyss Studio. Autant dire que le bonhomme connaît la musique sur le bout des doigts et qu’il y consacre littéralement sa vie : en ce qui concerne PAIN par exemple, le contrôle artistique est généralement total, de la composition à la production. Ce nouvel album nous arrive à peine un an après "Psalms Of Extinction". A priori court comme délais pour façonner entièrement seul un opus à la hauteur des excellents "Nothing Remains The Same" ou encore "Rebirth", mais le maestro s’est dit très inspiré durant tout le temps passé en tournée aux côtés de Nightwish… passons donc à la vérification. Chose surprenante, voire déroutante pour le fan à la première écoute mais qui se révèle des plus agréables au final, Peter à quelque peu délaissé l’aspect trop « easy-listening » qui collait souvent aux morceaux estampillés PAIN et pouvait en agacer certains. Cette fois-ci, pas trop de ces refrains façon super glue auditive dont on ne parvient plus à se défaire après une écoute, à l’exception de "Follow Me" (duo avec Anette Olzon de… oui encore eux… Nightwish) ou encore "I’m Going In" qui signe une ouverture d’album énergique mettant rapidement dans le bain. Le son est globalement plus sombre et plus lourd sur cet opus que sur les précédents, moins electro et comme chevillé à la triste réalité dépeinte tout le long de cet album fort bien nommé ; parfois carrément rugueux et jouissivement agressif au niveau des guitares et du chant. L’atmosphère oscille perpétuellement entre une pesanteur rendant l’humeur désabusée de Tägtgren quasi palpable, et des passages plus aériens venant équilibrer et relever le tout ça et là. Notamment des incursions de claviers diablement bien distribuées, comme celles s’égrenant tout du long d’un "Feed Us" aux envolées flirtant limite avec le symphonique. Tout cela se mêle avec brio au fil des morceaux, permettant de conserver sève et juste ce qu’il faut de légèreté, malgré un état d’esprit clairement blasé affiché dès le titre et qui ressort nettement dans l’ambiance et surtout les textes. Un album à la fois dense, cohérent et homogène, qui colle au style PAIN sans pour autant sombrer dans trop de facilité car cherchant visiblement à se diversifier et à apporter quelques touches d’originalité. S’il n’amène rien de révolutionnaire, ni dans le métal indus ni dans la discographie du groupe, "Cynic Paradise" est impeccable au niveau production et distille lentement son poison désenchanté dans le creux de votre oreille. Car c’est après plusieurs écoutes qu’il finit par prendre toute son ampleur et son intérêt, quelques morceaux se détachant clairement du lot comme un "Have A Drink On Me" en forme de clin d’œil au bon vieux rock américain et ses accents blues, "Feed Us" (second duo Peter-Anette)déjà cité et qui clôt l’album, ou encore "Monkey Business" avec son couple batterie/riffs façon rouleau compresseur et des hurlements viscéraux ravivant un instant la glorieuse époque d’Hypocrisy. Un second CD accompagnait la version digipack limitée de l’album… Mais il est à mon goût trop anecdotique - avec ses deux sympathiques cover (dont "Behind The Wheel" de Depeche Mode), deux remix et une version solo de "Follow Me" qui, un comble, manque de punch et de charme sans le chant d’Anette – pour être porté comme point positif supplémentaire au crédit d’un "Cynic Paradise" qui s’avère une très bonne production… bien que l’on puisse regretter que le voyage ne dure pas un tantinet plus longtemps. Plus mûrit et aboutit que le peu de temps passé depuis le dernier album ne le laissait présager, probablement grâce à l’expérience et le professionnalisme d’un Peter Tägtgren qui n’a pas de bouteille que pour finir par rouler sous les tables, ce nouvel opus ne marquera pas un tournant sidérant ni ne s’imposera comme l’album ultime de PAIN, mais il reste à conseiller aux fans, voire même aux débutants. En conclusion, le cru 2008 est à consommer sans modération aucune, et surtout à déguster en prenant son temps, pour en apprécier les plus subtils accords. |
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