CHRONIQUES ALBUMS

Très remarqué après ses deux précédents opus, et notamment « Rock the rebel/ Metal the Devil », VOLBEAT est attendu dorénavant au tournant. Avec ce nouvel album, intitulé « Guitar gansters and cadillac blood » (toujours aussi décalé au niveau du visuel que du titre), les danois nous prouvent qu’ils maîtrisent de mieux en mieux la recette et que cette dernière peut être jouissive.

Une fois n’est pas coutume, l’ombre de LIFE OF AGONY (en raison du timbre chaud assez proche de Keith Caputo) plane au dessus de l’album, et le côté METALLICA, période « Load/reload » est très présent. Vous vous en doutez, la racine est profondément Rock et rares sont les riffs dont l’efficacité ne touche pas. Accrocheur et mélodique sont les adjectifs qui décrivent le mieux ce « Guitar gangsters and guitar blood ». Après une introduction guitare sèche et bottleneck, dans un esprit profondément Folk, ce sont trois quarts d’heure de Rock’n’roll qui démarrent. Les refrains sont puissants, les plans Heavy maîtrisés et ce qui marque le plus est la diversité de cette œuvre.

Tantôt très typée Rock classique des années cinquante, tantôt beaucoup plus Thrash-métal, l’album reste parfaitement cohérent. Cela est en partie dû à la production. Cette dernière, très chaude et moderne, fait le pont entre les nombreuses influences de Mr. Poulsen, les deux majeurs étant indéniablement METALLICA et Elvis Presley. Un morceau qui illustre bien cette confrontation entre les deux univers est « Mary Anns Place ». Nous avons une chanson Rock assez calme, qui d’ailleurs est un duo avec un chant féminin. Alors que nous ne nous n’y attendons pas, nous basculons soudainement dans un autre registre à grand coup de double pédale et de riffs acérés. Bien que le groupe s’amuse à mélanger Rock et Thrash, on peut lui reprocher de ne pas innover systématiquement. Cela constitue par moment un petit point faible, en effet, certaines chansons donnent une sérieuse impression de déjà entendu, comme « Maybelenne I Hofterholder » qui frôle le kitch. Pas d’inquiétude, cette chanson est la seule qui puisse être dite médiocre, quoique l’on puisse citer « Light a way » ou l’utilisation d’un clavier sirupeux vient un peu gâcher la fin du morceau.
D’autres chansons sont aussi assez classiques, mais ont néanmoins beaucoup plus d’impact. « Guitar Gangster & Cadillac blood » ou encore « Back to Prom » s’inscrivent, tout deux, dans une veine assez conventionnelle de Hard-rock, mais l’efficacité est au rendez-vous. Bref, la folie n’est pas toujours inhérente à chaque composition, mais à l’arrivée on retient un album très structuré, mené par le talent certain de Poulsen maître en la matière pour faire cohabiter des styles divers.

En conclusion, ce nouveau VOLBEAT est sans aucun doute le troisième album que les fans attendaient. Le groupe, dans l’ensemble, offre des chansons très bonnes pour un résultat efficace. L’originalité, vient du mixage des genres, mais bien que certaines chansons soient assez conventionnelles, VOLBEAT nous donne le sentiment de recevoir une bouffée d’air frais. Vivement un live en France.