CHRONIQUES ALBUMS

Qu’il est bon, parfois, de regarder dans le rétroviseur. D’ailleurs, en ce moment, tout le monde regarde vers le passé, à croire que le présent est sans saveur et que le futur est inaccessible. Alors, on sort les patches, les clous, les bandanas, on copie les groupes d’antan; certains groupes refont leurs come back, et d'autres ressortent leurs vieilleries du placard, histoire de nous rappeler qu’à une époque, ils étaient connus, que les vieux hardos des bancs publics avaient des dossards d’eux dans le dos.
DEFIANCE était (et est encore, puisqu’ils ont signé il y a peu de temps avec Candlelight) un des fleurons du thrash metal « made in USA », un peu comme Exodus, Sacred reich et tous les groupes de la Bay area.

Metal mind & Roadrunner, leur label de l’époque, ont ressorti donc leur tout premier album « Product of society » de 1989, avec bien sur quelques modifications, pour ne pas dire customisations, puisque l’objet est numéroté à 2000 copies, en digipack, qu’il a été remasterisé en 24bits, et qu’il contient non plus 10 mais 18 titres, soit 5 titres demo et 3 titres live en plus.
Approchez, approchez, c’est cadeau !
Alors comme je le rappelais en introduction, leur musique est tirée tout droit des années 80 et rassemble ce qu’il se fait de mieux dans le thrash metal d’antan. Les riffs thrash sont épiques, les solos de guitares assez éblouissants, avec parfois des parties mosh/core, dont Anthrax étaient à l’époque fans – pour ne pas dire précurseurs du mot « core ».
Le seul petit regret avec Defiance, ou du moins sur cet album – qui reste tout de même magique – c’est une petite linéarité des compos. On en écoute deux, six, on a l’impression d’avoir écouté la même précédemment. J’exagère, certes, mais c’est le sentiment qui se dégage de cet album. Mais quand qualité il y a, dur de faire la fine bouche.

Qu’en est-il de pièces rajoutées, à savoir les titres démos ? Et bien étonnement, le son est…d’époque, mais reste bon et propre. Par contre leur intérêt est limité, c’est plutôt réservé pour les fans, ne parlons même pas des lives, où le magnétophone a du être posé à coté du pied de micro du chanteur, et dont le son est médiocre.
Bref, pour ma part je dirais 8 titres « remplissage », pour faire passer la pilule ré-édition. Le seul vrai intérêt de ce digipack, restera la re-masterisation et le coté édition limité pour les fétichistes.

Un objet réservé à la fois aux fans qui ont toujours sous leur lit, le vieux 33 tours acheté fièrement à l’époque, et qui veulent passer à l’ère numérique. Mais également aux plus jeunes, qui veulent une séance de rattrapage et connaitre ce que le mot « thrash old school » veut dire. Une pièce de musée… ou de collection, c’est selon !