CHRONIQUES ALBUMS

Sévissant depuis mai 2004, Necron nous présente ici son quatrième album solo. Installé en Auvergne, GERGOVIA oriente ses thématiques sur sa région natale et la période gallo-romaine de notre histoire.

Naturellement du côté des gaulois, c'est en français que Necron vocifère ses paroles. Choix judicieux de la part de notre compatriote : véritable pièce maitresse de l'album, le chant s'en retrouve plus rude et moins lisse que s'il avait choisi d'écrire en anglais. Ne cherchant pas à se fondre dans un moule pour vendre à l'international, cette option vient signer l'intégrité de Necron : à une thématique bien galloise des vocaux éructés en français. Et s'il est une chose que nous ne pourrons retirer à son projet solo, c'est bien que GERGOVIA est brut de décoffrage. Par le biais de son groupe, Necron réagit au non-respect chronique des humains et s'attache à militer contre la perte des valeurs de traditions et de célébration de la terre. Entre indignation et colère, Necron ira dire que : « C’est typique de l’humain : couper la branche sur laquelle il est assis ! ».
« Memento Mori » se raccroche à l'arbre en célébrant les racines de notre culture et celles du genre stylistique pratiqué. Dans la peau d'un black métal classique, « Memento Mori » se compose de sept hymnes portant aux nues le respect des valeurs et de la nature. Adhérant à l'état d'esprit de leur écrivain, les compositions seront constamment ballotées entre tristesse et rage, entre lignes belliqueuses et passages plus mid tempos, laissant place aux émotions. Les principaux lauriers iront aux mélancoliques riffs de guitare et au chant déchiré. Malgré une assez bonne programmation, la batterie synthétique ne colle pas au style proposé. Dommage donc qu'elle ne confère pas au rythme martial un son plus profond et moins électronique ...

Pour résumer, « Memento Mori » est un album qui s'adresse aux black métaleux en général. Avec une trame bien conventionnelle certes mais qui a le mérite d'aborder les thématiques de l'Auvergne ... enfin un français qui parle d'autre chose que de Bergen et de la Norvège ! Pour les plus érudits d'entre nous, « Memento Mori » viendra s'ajouter à la longue liste des albums au goût de déjà vu, dans lequel il sera aussi facile de rentrer que de sortir.