CHRONIQUES ALBUMS

Au pays fantastique des démos, on pourrait dire qu'il y a trois camps : les groupes qui te flanquent un sacré coup de pied au derrière, ceux dont les quelques morceaux augurent un bel avenir, et ceux qui pourront faire mieux la prochaine fois ... IMPERIAL fait parti de cette dernière catégorie.

Un peu plus de trois ans après leur rencontre, Misterdarkness et Necron sortent leur première démo. Après d'infructueuses démarches auprès d'autres maisons, « De Haine Et De Souffrance » est sorti sur « Endless Soud Records », le label de Necron. S'inscrivant dans les sillons de nombreux autres groupes de black métal, IMPERIAL jouit de tous les stéréotypes inhérents au genre. En plus d'un visuel pauvre et d'une mauvaise production, les bribes de paroles que j'ai pu comprendre lorgnent vers un extrémisme de bas étage. Cette description n'a cependant pas empêché d'autres hordes métalliques d'atteindre la gloire ... alors pourquoi ces éléments se transforment-ils en tares au sein d'IMPERIAL ?

Hé bien ... si l'on pouvait remarquer un groupe norvégien, grâce à la sortie d'un album de black métal dans toute sa splendeur au tout début des années 90 ... il en va de la profonde médiocrité pour un groupe qui le sort aujourd'hui, en 2008. Alors oui, avec IMPERIAL c'est d'un très mauvais anachronisme dont il est question. Ce qui nous écorche en premier lieu est la production. Toutes les fréquences basses semblent avoir été effacées pour mieux en faire ressortir le côté froid des compositions. Inévitablement le rendu n'en sera que plus vindicatif, mais point trop n'en faut ! De l'aspérité d'écoute nait un ensemble strident au bout duquel il sera difficile d'aller ... La batterie synthétique ne va pas arranger les choses. Bien qu'elle soit relativement bien programmée, elle restera artificielle tant la banque de son utilisée penchera vers le maigre guitar pro. Bien qu'ils ne respirent pas l'originalité, les riffs de guitare donneront dans un registre war metal haineux qui seront la raison pour laquelle nous ne brûlerons pas « De Haine Et De Souffrance ». Monocorde, la voix menant l'assaut restera trop plate pour être savourée à sa juste valeur.

L'enregistrement des plus basiques sape les intéressantes pointes bourgeonnant à la surface de cette première démo d'IMPERIAL. « De Haine Et De Souffrance » est presque insupportable à écouter. Ramener les fréquences basses à la vie, trouver un vrai batteur, varier la voix et donner plus de puissance aux guitares .... voilà quelle semble être la mission d'IMPERIAL s'ils veulent marquer davantage le public à la sortie de leur prochain méfait...

Et pourtant il est possible de porter haut le flambeau transmis par les nordiques ... avec des groupes comme Hilderog et son excellent « 66,6° Nord », pour ne citer qu'un exemple très récent.