CHRONIQUES ALBUMS

Aujourd’hui est un grand jour pour les petits suisses de PURE INC. Avec ce « Parasites and worms », le groupe délivre un assaut encore plus percutant qu’il ne l’avait fait auparavant avec son premier album éponyme et le magnifique second opus « A new day’s dawn ». Rentrons dans le vif du sujet et disséquons en chœur cette nouvelle perle.

La formule n’a pas fondamentalement changé. La musique de PURE INC. reste ce que nous pouvons appeler un « gros Rock’n’roll ». Accrocheur et puissant sont les deux adjectifs qui qualifient le mieux cet opus. Des guitares grasses et catchy sont à la base de chaque chanson et le tout se voit surenchéri par une section rythmique monstrueuse, dont le groove est irréprochable.
N’oublions pas le plus important : la magnifique voix de Gianni Pontillo. Influencée par les plus grands du Rock et du Hard, comme Robert Plant et Ian Gillan, sa voix est chaude, modulable, passant du Heavy au blues avec une facilité déconcertante. La référence à Plant n’est d’ailleurs pas vide de sens puisque le groupe nous délivre sur cet album une reprise de « Immigrant song » de LED ZEPPELIN. A la fois personnelle et pourtant pas si loin que ça de l’original, elle donne le sentiment que PURE INC. n’est autre que le descendant direct de ces combos mythiques.

A l’image de ces deniers, les compositions de PURE INC. sont très fortes et les impacts indéniables. Les riffs rock, empruntant très régulièrement au métal, semblent toujours assez simples dans leur exécution, mais offrent à chaque reprise une sérieuse envie de bouger (la rythmique de « Hell Raise » sert d’ailleurs de support à un court et efficace solo de guitare que ne renierait pas PANTERA). Il en va de même pour les refrains, toujours mélodiques et très rythmés, citons celui de« The End », catchy à souhait et aisément chantable par le public. D’ailleurs, c’est aussi un point très important de PURE INC. : sa musique est totalement taillée live. Les habituelles ballades (au léger accent Folk et blues) tiennent aussi leur place sur ce « Parasites and worms », à l’image des breaks mid tempo bluesy. Rien de révolutionnaire là-dedans, mais extrêmement sympathique, ces plans mélodiques viennent marquer une pause au sein de l’album, afin que tout redémarre de plus bel.

Enfin, précisons que la musique de PURE INC. bien que très influencées par les groupes cités auparavant, possède pourtant une approche assez moderne au niveau de la production. Cela se ressent particulièrement au niveau des guitares, dont le son est assez sec et relativement lourd. De même, des samples font de temps en temps apparition, tout cela donnant la possibilité à un amateur de musique plus moderne de rentrer aisément dans « Parasites and worms ». Cependant, malgré ces efforts pour paraître moderne, le son PURE INC. restera un minimum hermétique aux oreilles trop bercées par les cannons actuelles. Quoiqu’il en soit « The end », « Evenmore », « Carrie’s alone » où encore l’agressif « One minute on earth » sonnent tous comme des hymnes, et les treize titres sont dans leur genre vraiment très bons.

En conclusion, PURE INC. n’a pas révolutionné son style avec ce nouvel opus, mais l’a approfondi. Les mélodies comme les plans les plus violents sont tous plus percutants que par le passé. Il en va de même pour le visuel beaucoup plus travaillé. Ce coup-ci, le design proposé a un caractère très mystérieux et nous fait appréhender l’écoute avec une curiosité assez singulière. Bref, PURE INC. nous offre un très bel assaut, espérons qu’il touchera enfin le grand public.