CHRONIQUES ALBUMS

Depuis 2006, avec leur septième album éponyme « No Return » semble, après toutes ces années avoir légèrement évolué. Le line-up ne s’est, semble-t-il, toujours pas stabilisé, pourtant ce nouvel opus « Manipulated Mind » montre un groupe, qui du point de vue musical, s’affirme plus qu’auparavant, pour ne pas dire qu’il s’est nettement bonifié. Qu’en est il donc de ce NO RETURN 2008 ?

Musicalement, que les fans de la première heure n’aient aucune inquiétude : NO RETURN pratique toujours un Thrash/death-métal sans concession, bien que l’on puisse noter des différences avec les productions passées.
Nous ne pouvons pas non plus parler de rupture avec le passé, certes, il semble que la musique de « Manipulated Mind » est tout de même plus aboutie. Tout d’abord, les compositions se tiennent mieux. Ainsi les morceaux sont mieux structurés et les impacts beaucoup plus fort. D’autant plus que le groupe propose avec ce nouvel album, une approche mélodique qu’il n’avait pas eue auparavant, où du moins qui avait été jusque-là plus discrète.
Tout d’abord, au Thrash-death métal du groupe vient se greffer une indéniable influence Death-mélodique. Cela ne se sent pas en permanence, mais régulièrement certaines parties de guitares viennent tirer sur un son scandinave, comme c’est le cas dans « Rising », ou pour une fois NO RETURN ne nous propose pas un solo de guitare qui va à cent à l’heure, au contraire, ce dernier est assez mid-tempo et mélodique.
L’exemple le plus flagrant est celui de la première piste de « Manipulated Mind », sobrement intitulé « Intro », qui est pour le coup bien différente de celle de leur dernier album. Ce coup-ci, c’est une introduction relativement longue durant laquelle la lead guitare mélodique est très mise en avant, comme si le groupe cherchait d’emblée à montrer qu’il nous propose avec cet album un produit mélodique.

Qu’en est-il sinon de la performance des nouveaux arrivés chez NO RETURN, à savoir le bassiste et le batteur ? En ce qui concerne le bassiste, celui ci souffre de ce que souffrent plusieurs bassistes de métal, à savoir nous ne l’entendons pas assez. Le jeu du batteur, quant à lui, est un jeu parfaitement en accord là musique de NO RETURN. Les martèlements sont précis, le jeu est extrême, et certains plans sont vraiment un régal. Par ailleurs, concernant, les anciens du groupe, la performance est aussi de qualité. Moreno (le chanteur) n’a pas énormément évolué depuis la dernière production du groupe, ce dernier propose un travail efficace et sa voix « Black/death » colle, à la rigueur, mieux à la musique actuelle de NO RETURN, que lors de l’album précédent. En revanche, les guitares sont bien meilleures que sur les derniers albums. Hormis, les riffs tranchants et indéniablement bons auxquels le groupe a eu le temps de nous habituer depuis sa formation, les solos sont beaucoup plus percutants que par le passé, aussi intéressants du point de vue mélodique que du point de vue technique. De même, le jeu des deux guitaristes se complète plus que par le passé, à un point tel que l’on se demande si ces deux là n’ont pas enfin trouvé l’Osmose.
Citons par exemple « Take me beyond » où sont effectués des jolis contrastes entre une guitare rythmique relativement lente et des parties lead plus rapides et mélodiques. Les dix chansons passent donc assez vite et cet album s’avère être beaucoup plus personnel que toutes les productions passées du groupe, dans une certaine mesure, on pourrait presque dire que cet album est le plus « Grand public » qu’ai produit NO RETURN.

En conclusion, les amateurs de Thrash/death peuvent se procurer ce « Manipulated Mind » qui les satisfera inévitablement. Il faut dire que NO RETURN a été assez fort avec cet album dans la mesure où il a taillé un album autant pour les fans de la première heure que pour un nouveau public. Seul l’avenir nous dira quelle sera la réception de « Manipulated Mind ».