ALEX EHRSAM djaz_detox [ 2008 ] |
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Durée : 39.47 Style : Jazz rock |
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Chronique : 02 septembre 2008 , réalisée par Oceancloud | ||||
Ce qui est vraiment chouette dans le « boulot » de chroniqueur (à part les liasses de billets de 100€ qui protègent les CD que l'on reçoit), c'est de constamment découvrir de nouveaux horizons musicaux, de s'ouvrir à d'autres sonorités, et de toujours s'arranger pour trouver les mots justes pour décrire ces ondes inhabituelles. Ecrire un pamphlet sur un groupe de goregrind ouzbek, enchainer avec un laïus dithyrambique sur la dernière sensation post-truc quèbecoise ou tout simplement partager le plaisir d'un album de jazz-rock, ça dépayse. Tiens, d'ailleurs aujourd'hui, c'est de cela dont il sera question, de jazz-rock. Alex Ehrsam est un jeune guitariste strasbourgeois, qui se revendique de l'héritage de musiciens tels John Coltrane, Greg Howe ou Alan Holdsworth. Voilà pour les présentations. Me voici donc avec le premier album auto produit d'Alex Ehrsam entre les oreilles, et je dois vous dire tout de suite que l'homme est doué et l'album réussi. « djaz_detox » est un album de jazz-rock instrumental de haut niveau, surtout pour un premier essai. Les neuf compositions qui le composent, si elles respectent certains codes propres au jazz (rythmiques qui sont loin d'être binaires, solos hyper techniques...), nous permettent de découvrir l'univers personnel et tout le talent d'Alex Ehrsam, à la fois pour composer des morceaux qui bien que très complexes réussissent à tenir en haleine l'auditeur, mais aussi dans sa maitrise de son instrument (qui est tout de même l'élément proéminent du disque). Ce qui est souvent difficile pour les musiciens de jazz, c'est de ne pas franchir la mince frontière qui sépare la technique de la démonstration. Le strasbourgeois s'en tire plutôt bien, en alliant avec un certain brio la technique pure, un feeling évident, et une volonté mélodique affirmée. Au premier abord, ses plans shred peuvent paraître purement démonstratifs et rebuter le visiteur lambda, mais à s'y intéresser de plus près on s'aperçoit que les leads se développent autour d'un fil conducteur mélodique, très groovy, ce qui apporte un gros plus question musicalité. De plus, Alex aime travailler les ambiances, passant d'un son plutôt rock à des plages plus aériennes (pour la référence métallique, les passages planants de Cynic sont dans le même esprit). Chaque titre a ainsi sa propre identité, du nerveux « Scab co-worker » au jazz acoustique de « Cold chill »en passant par le feutré « Elevator shaft », pour cloturer par «Malpractice », à l'atmosphère plus sombre. Le seul gros défaut de cet album vient selon moi de la boite à rythme qu'utilise Alex, faute de batteur. Le jazz se voulant une musique qui requiert selon moi un grand feeling, j'ai trouvé que la rythmique sonnait trop synthétique, trop froide. Néanmoins, je dois noter que le soin apporté à la programmation par Alex (sans doute conscient du problème) parvient à largement atténuer ce petit souci. Homogène, prenant, inspiré... « djaz_detox » ne peut laisser de marbre, même un non initié, pour peu que ce dernier apprécie les divagations instrumentales et le non conformisme. Je m'interroge cependant sur le titre « djaz_detox »...pourquoi chercher à se désintoxiquer quand c'est si bon? |
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