CHRONIQUES ALBUMS

Arkan, un nom énigmatique, une approche musicale et culturelle différente, une pochette d’obédience orientale, un batteur (Foued Moukid) à l’origine du projet auparavant marteleur de fuûts chez les gothico-métalleux de chez The old dead Tree, et un énorme mystère sur le contenu de ce disque rempli de promesse puisque produit par le grand Fredrik Nordstrom et Jacob Hansen pour le mastering ! Du beau monde donc qui ne laisse pas indifférent et d’emblée annonce la couleur quant à la puissance générale du son ! Ces messieurs ne nous ont pas trompé.

En effet, seul un mur pourrait paraître aussi compact et indestructible, techniquement la maîtrise est bel et bien là sans pour autant devenir lassante, la richesse des riffs, des tempos, des ambiances projettent l’auditeur dans un univers rempli de contraste à la fois magnifique et diabolique. Les vocaux très souvent « Death » arrachent les tripes et semblent venir des cavernes infernales de l’enfer. Le titre « chaos cypher » témoigne dans ce sens par son intro pour le moins brutale et sans concession. Cela dit il n’y a pas que la violence dans la vie et la grande subtilité, la finesse de cet album réside justement dans cette opposition constante du bien contre le mal, cette insidieuse volonté de nuire si présente dans notre monde contrebalancée par des racines atmosphériques arabisantes du plus bel effet. On pense souvent à Orphaned Land, précurseur et grand maître du genre, même si Arkan plus direct et sombre dans son propos cultive avec moins de passion les cotés progressifs de son aîné israélien… cela dit et malgré tous ses bons cotés, un défaut majeur vient un petit peu gâcher la fête de ce « Hilal » pourtant si réussi, l’aspect parfois brouillon presque trop dantesque comme si les idées se percutaient les une aux autres sans demander la parole, un sentiment qui s’estompe un petit peu il est vrai après plusieurs écoutes.. pour ne plus se faire entendre par la suite !

Arkan est une bonne surprise à l’heure où tout semble avoir été dit, ses racines lointaines et l’amour que porte ses musiciens à leurs origines font plaisir à entendre et donne à leur musique ce coté si spécial et honnête, un grand bravo donc pour cette ode au multiculturalisme, nous sommes tous frères nom de dieu !!! A découvrir et à savourer sans modération pour une fois.