CHRONIQUES ALBUMS

Au départ ils furent trois, mais par un prompt renfort, les voilà...beaucoup plus nombreux. Un des objectifs de Netherbird étant de ne pas se limiter à un simple line up, c’est alors une foule de musiciens qui a ainsi pu prendre part à la confection et à l’exécution des différentes réalisations du groupe suédois. Cradle of Filth, Dissection, At the Gates, The Crown, Deathstars, Lord Belial, Runemagick, Decadence, tels sont les noms qui circulent, chacun issu de tel ou tel groupe ayant eu le loisir d’apporter sa touche personnelle supplémentaire au gré des compositions de Netherbird depuis 2005.
"The Ghost Collector" porte bien son nom, puisqu’il est alors le résultat de ces collaborations : l’album est en effet une synthèse réunissant les premiers EP (Lighthouse Eternal, Blood Orchid et le single "Boulevard Black") agrémenté de trois nouveaux titres pour l’occasion, le tout soigneusement remasterisé.

Diffusée gratuitement et officiellement sur internet, la musique produite ici ne vous est donc certainement pas inconnue. Commençons donc par parler des éléments nouveaux avec les 3 nouvelles pistes, dont une courte intro lugubre, restent donc deux compositions à décrire. Celles-ci s’inscrivent dans la continuité d’un black symphonique rappelant les bons jours de groupes tels que Cradle of Filth ou Dimmu Borgir. Duos de voix, vagues d’orchestration aux claviers d’arrière plans, ambiances mystérieuses en transition, ah nostalgie…quand tu nous tiens. Mais l’enchaînement est plutôt bien construit car se sont les titres issus de l’EP « Lighthouse Eternal » qui arrivent ensuite, ces derniers reprenant des codes somme toute cradle-iens, la présence d’Adrian Erlandsson n’y étant certainement pas étrangère. Se retrouvent ainsi les fameux duos grunts/chant agressif black, avec cette fois ci plus de chœurs et une touche de vocaux féminins. Bien décidés par leur démarche à ne pas s’enfermer dans des conventions d’un métal défini, les musiciens récupèrent cependant (et paradoxalement) tous les codes d’un style déjà bien observé, comme par exemple cette note de théatralité ayant fait la gloire d’un groupe d’Ipswich…

Mise à part la nette amélioration sonore apportée par la production, et le fait de pouvoir retrouver le titre « Boulevard Black », initialement composé dans un but promotionnel, la question de l’objectif de « the Ghost Collector » se pose très rapidement : quel intérêt effectivement à acheter un « best of » d’un groupe n’ayant produit que 2 EP, pas franchement originaux, et par ailleurs déjà diffusés gratuitement depuis 2 ans ? La démarche pourrait effectivement paraître étrange ; le groupe semble ainsi fêter avec cette parution sa signature avec Pulverised Records, s’offrant ainsi une cure de jouvence, peut être un tremplin pour un nouveau départ ? la prochaine réalisation y répondra, avec cette fois, espérons le, du matériel à 100% nouveau et plus original.