Parce que la diversité est une des plus grandes richesses qui soit en ce monde, et que Pavillon 666 est un webzine ouvert d’esprit, voici donc devant vos yeux ébahis « Silent Prayers » d’Edo Notarloberti, véritable bijou de musique Neo Classique. Non ne fuyez pas tout de suite ! Il faut plutôt prendre cet album comme une véritable bouffée d’oxygène au milieu de notre monde terne et métallique. Relevez le nez, inspirez à fond… Voila c’est parti.
Il s’agit là du premier album solo du talentueux violoniste napolitain Edo Notarloberti, qui n’est autre que le violoniste du trio Ashram. Le voici dans un registre, similaire en apparence, bien que de nombreuses nuances nous fassent vite prendre conscience qu’il n’en est rien. C’est album laisse la part belle au violon, avec des lignes variées, aériennes, et remarquablement harmonisées, même si le piano n’est pas en reste, apportant juste ce qu’il faut, quand il le faut… Au programme, des instrumentales d’une beauté parfois renversante, et du chant masculin et féminin évanescent (aucun rapport avec le groupe) sur certaines chansons.
J’entends déjà les mauvaises langues ricaner doucement, invoquant le fait qu’il ne s’agit que d’un Ashram-like… Las malheureux, vous n’y êtes pas… Là où la musique d’Ashram est d’influence gothique, sombre et mélancolique, l’album solo de Notarloberti est, bien que teinté de nostalgie, plus « printanier ». L’usage du mot n’est pas innocent, car, à l’écoute, on pense assez vite à du Vivaldi, de part justement l’utilisation des violons, la finesse des arrangements et la diversité des sentiments perçus. Tantôt construit en musique de chambre, tantôt en fugue, cet album nous fait aussi penser à un autre contemporain, Saint-Preux, et son « concerto pour une voix ». En fermant les yeux, après quelques secondes, dès la première chanson « The first was a death woman », l’auditeur est véritablement assailli par un cocktail reversant d’émotions antagonistes. Entre joie et tristesse, lumières et ombre, vie et mort, c’est une véritable lutte entre raison et passion que se livrent nos deux hémisphères cérébraux. Un seul gagnant possible, l’auditeur…
Ce « Silent Prayers » est une véritable perle que tout mélomane devrait posséder dans sa discothèque, même le plus extrême des métalleux, ne serai-ce que pour se nettoyer les oreilles entre deux avalanches de blast ! Certain trouveront peut-être ce premier effort solo, mièvre, ou désuet, mais je souhaite que beaucoup se surprennent à écouter ce disque, comme on se surprend à humer l’odeur d’une rose au détour d’une avenue polluée. Un cd à consommer sans modération, propre à faire fondre le plus rugueux des vikings !
Voila donc une nouvelle preuve du talent de ce violoniste sans complexes, sans peurs ni reproches… Je dis : « Monsieur !! »
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