CHRONIQUES ALBUMS

Nous allons bien souvent chercher dans les lointaines contrées Nordiques, un certain black-metal de qualité, alors que certains groupes de l'hexagone nous offrent ce dont nous sommes avides, c'est à dire un metal grandiose, certes plus ou moins underground, mais qui gagne à être connu et reconnu. Dans cette mouvance, nous avons par exemple ORAKLE, qui nous offre en ce printemps 2008 une bien belle oeuvre symphonique en diable. Les Parisiens multiplient leurs efforts afin de nous faire apprécier de bien belles compositions, depuis une dizaine d'années. C'est surtout en 2005 avec leur album "Uni aux Cimes", que la formation obtient un semblant de reconnaissance. Mais allons de l'avant, et essayons de rentrer dans l'univers d'ORAKLE avec ce dernier opus intitulé, "Tourments et Perdition".

A la suite d'une première écoute "rapide", nous nous rendons compte que ces 48 minutes musicales sont riches, c'est le premier adjectif qui nous vient à l'esprit. Nous réintroduisons donc bien vite la galette dans notre chaine hi-fi pour essayer de découvrir toutes les nuances et subtilités de cette rondelle. Au fil des titres qui défilent, on s'enfonce progressivement dans les ambiances crées par nos musiciens. Avec des parties de guitares acoustiques, s'électrisant violemment par endroit, sur fond de claviers grandiloquents apportant le côté symphonique, des voix black font réponse aux choeurs épiques en chant clair. Peut-être qu'à ce moment là nous entrevoyons l'influence d'EMPEROR. Chaque titre apporte son lot d'originalité, depuis les compositions où ressort le côté ambient ("Les Mots de la Perte"), aux titres bien énervés tel "La Splendeur de Nos pas", en passant par des moments presque théâtraux ("Dépossedés" et "L'imminence Du Terrible". Ce penchant théâtral bien présent nous renvoie d'une certaine manière à ARCTURUS. Autre point très important, les textes sont en Français SVP, textes recherchés et complexes qui donnent une saveur particulière à ce black-metal bien progressif au demeurant. Ce maniement de la langue de Molière donne des intonations se rapprochant, par moments, des déclamations de S.A.S de l' Argilière (MISANTHROPE), et le groupe nous fait partager avec talent ses textes traduisant des sentiments sombres et désespérés, but de ce nouvel album en fait.

Une excellente production, nous permet d'apprécier à sa juste valeur chaque élément musical de "Tourments & Perdition", avec un "plus" apporté par le flou particulier de l'artwork de la pochette, qui contribue à nous emmener au plus profond des désordres intérieurs de l'être humain. Opus donc à recommander fortement à tous les littéraires d'un certain black métal sophistiqué.