CHRONIQUES ALBUMS

La musique, c’est tout de même magnifique non ? Pendant que s’étale sans pudeur toute une médiocrité de banalités sonores navrantes de conformisme sous le feu des grands projecteurs, dans l’ombre naissent et poussent les espoirs, des formations inspirées, sobres, talentueuses, si prometteuses que l’on aurait envie de pousser un grand cri par la fenêtre si cela pouvait les faire s’épanouir davantage. Alors pour Lizzard, poussez un cri ! WAAH ! Merci. Venu de la même planète, voici « Venus », un résultat si abouti que l’on en pleurerait presque de reconnaissance.

« Il exagère »…à peine. Comme la flèche de Cupidon, Lizzard frappe en plein cœur avec un Venus tout en touché, tout en douceur, où les mélodies de rock planant s’entrelacent intimement avec une ambiance de métal aux accents progressifs. Opeth, Tool, A Perfect Circle, The Old Dead Tree, nombreux sont les noms qui pourraient être avancés comme point de repères comparatifs. Des influences évidentes, oui, mais si bien intégrées que Lizzard parait comme transcendé par l’inspiration. Les vocaux font des merveilles, quel timbre ! profond, parfaitement placés, les voici qui véhiculent une émotion à fleur de peau, avec des textes chantés en français. Mais n’ayez craintes, Lizzard fait mentir les craintifs parlant du français comme de la langue « anti musicale » par excellence ; que nenni chers amis, ce sont des textes compréhensibles et parfaitement coulés qui se déversent de la bouche d’un chanteur au sommet de son art.
Sur des compositions aux lignes musicales épurées, dominées par une perpétuelle mélodie guitare viennent se greffer des accents aux rythmiques plus incisives, et de basses bien présente : pas de torture mentale ici, simplicité et efficacité résument bien la situation. Album à classer dans la catégorie « découverte musicale de l’année » que manque t il à « Venus » pour être l’album coup de cœur du mois ? tout simplement deux titres supplémentaires, car 37 minutes avec deux interludes instrumentaux, c’est un peu court pour des oreilles qui après ces 6 titres, en restent au stade des préliminaires, titillées, mais sur leur faim avant l’explosion finale.
La production somptueuse, met on ne peut mieux en valeur les ambiances et le travail du groupe ; ne soyez donc pas trompés par le visuel « amateur » de la pochette, du grand art y est contenu. Encore, encore, à quand la suite ?