Muta (ou MutA) est une jeune formation composée de 5 musiciens de Bayonne, fusionnant des membres de diverses formations musicales : Knaklown, hÖkÜs pÖkÜs, Sfumato, La Fin de la Société & The Body Never Lies. Ils feraient dans le Metal HxC Experimental et vous l'aurez deviné, leur univers s'articule autour des différentes mutations.
« Utmost Thoughts » (mon titre préféré) ouvre le bal, avec des sons qui semblent tirés d'Egypte (un peu comme dans Nile), le tout accompagné de batterie, guitare, basse : une petite intro d'une minute avant que le chant ne vienne s'encastrer dans cette accélération musicale ; on entre dans le vif du sujet, un court extrait sonore de film (si je ne m'abuse) nous coupe au bout de 30 secondes mais ça repart de plus belle.
Le chant est typé hardcore — comme la musique à vrai dire — mais ça ne va pas non plus très vite même si ça blast à certains moments et on aurait aimé l'entendre plus ce chant : je le trouve un peu trop faible, surtout comparé à la batterie avec laquelle on entend bien la double (plaisant !).
Ça alterne entre passages calmes et plus énervés, on a le droit à de belles parties de guitare (arpège) ; c'est un peu ça Muta, un mélange de divers styles, ce qui peut s'avérer casse-gueule si c'est mal fait mais sur ce premier morceau, de 6 minutes, traitant des dernières pensées d'un indigène faisant le bilant de la destruction de la nature par la cupidité de l'homme et de son envie de désirer toujours plus de pouvoir, l'opération est réussie.
« My own vision » et « Rebellion » ne m'ont pas convaincu plus que ça mais « Orphan » marque un changement. Ça commence doucement, nous emportant dans un monde quelque peu onirique, durant l'introduction de laquelle on est arrachée par le martellement de la double. Mon attention est à nouveau intriguée, le morceau est assez varié, la batterie se fait plus sentir ; on a même droit à un passage un peu plus "jazzy" ; une partie plutôt death. Bref, il y a des prises de risques et il en faut — surtout pour faire de l'expérimental — d'autant plus que ça ne vire absolument pas au n'importe quoi.
« Elements » est tout autre, elle est instrumentale, comme si les instruments jouaient les éléments. Le vent et l'orage se font entendre. Ça me fait penser un peu à du Post-Hardcore (même si j'ai du mal avec cette étiquette, au moins ça permet de situer). On sent une sorte de désespoir, une fatalité, il y a de l'émotion. Dommage que ça soit le morceau le plus court.
On termine avec « Knowledge » avec des parties très lentes voire noise vers la fin.
MutA expérimente mais pas trop quand même. Il manque du chaos et de la violence pour être encore plus divers et ne pas tomber dans une sorte de fusion, quelque chose qui peut vite lasser alors qu'on aimerait retrouver plus souvent des morceaux comme « Utmost Thoughts » et « Orphan ». Néanmoins, ça vaut le coup de jeter ses oreilles sur cette nouvelle formation, il y aura très certainement des gens qui y seront plus sensibles que moi, mais j'espère retrouver dans leur prochaine galette ce qui me manquait dans celle-ci.
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