Est-il encore nécessaire de présenter les Irlandais de Mourning Beloveth qui reviennent avec leur quatrième album, "A Disease for the Ages", après un mitigé "A Murderous Circus" ?
Leur retour est aussi accompagné de voix claires, qui semblaient avoir été délaissées sur leur précédent album et bien que ça ne soit pas mon truc, c'est tout de même appréciable chez eux, le premier titre confirmant alors mes propos. Ça commence fort avec « The Sickness » qui nous prend par la main — ou l'oreille, si vous voulez — afin de nous amener dans la noirceur Irlandaise, s'avérant somme toute relative sur les passages plus sereins, créant par conséquent une alternance avec les moments lourds. Métaphore de la maladie ?
Pas nécessairement puisque la structure se répète uniment sur les morceaux suivants, enlevant en ce cas une grande part de surprise, ce qui s'avère être bien dommage. Cependant, les parties lourdes, avec ce gros son des deux guitares ne me laissent certainement pas indifférent surtout celles assez lentes comme sur le troisième titre, « Primeval Rush ».
On nous y offre une demi-minute d'acoustique avant de nous envoyer une benne à lenteur sur la tête — ou tout autre objet pesant, tant qu'il vous écrase — accompagnée de quelques cris, provenant du dessous de tous ces corps malades ainsi accumulés, jusqu'à ce que le chanteur se décide à émerger de ce capharnaüm de membres et c'est bien regrettable. J'étais bien, étouffé, bloqué, par un doom ne tendant pas vers des envolées qu'on perd de vue, tel un ballon et qu'on préfère attendre de voir revenir, faute de pouvoir l'attraper.
C'est « The Burning Man » qui nous ramène ce ballon perdu mais avec des guitares mises bien plus en avant, plus aigues, plus... dispensables. Et la voix de Frank Brennan ne sauve rien, cette fois-ci. Évidemment, il y a de bons passages mais on a envie de prendre l'extincteur pour éteindre le tout.
L'album achève ses 55 minutes sur « Poison Beyond All » réparant l'attention perdue précédemment, partiellement néanmoins, malheureusement. Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer semble-t-il mais ça ne prend pas ou alors c'est moi, ce qui est fort possible également.
Cet opus se voulait une combinaison des trois autres mais je ne me mettrai pas ma main à couper que l'opération soit réussie. "The Sullen Sulcus" avait atteint un certain niveau qu'il n'est pas évident de rejoindre, manifestement. Toutefois, les amateurs de Doom devraient y pencher leur pavillon car je reste persuadé que certains y trouveront leur compte.
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